Relance n «Cette opération d'exportation d'orge qui intervient 43 ans après la dernière qui a eu lieu en 1967, est à la fois symbolique et historique.» C'est ce qu' a déclaré, hier, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, qui a assisté à la première opération d'embarquement de l'orge, un bateau chargé de 100 000 quintaux, au port d'Alger. Ce grand événement a redonné espoir à nos agriculteurs. Les capacités nationales en matière d'agriculture ne sont pas encore utilisées pleinement. «Les agriculteurs algériens doivent avoir confiance en eux-mêmes, ils peuvent mieux faire», a estimé M. Benaïssa, qui a mis en exergue la nécessité de moderniser le secteur, notamment par l'introduction de moyens techniques et technologiques pour améliorer la production et la productivité. «Cette opération d'exportation s'inscrit dans le cadre d'une démarche qui deviendra structurelle», a indiqué le directeur général de l'Office algérien des céréales (Oaic), Noureddine Kahal, rappelant au passage que 15 wilayas ont participé au chargement de ce premier bateau. S'agissant des caractéristiques commerciales de cette orge, M. Kahal a indiqué que ce produit est au- dessus des normes internationales, que ce soit en termes de Poids spécifique (PS), de taux d'humidité ou de taux de protéines. «Nous avons un produit de qualité, et lorsque les traders ont appris, de l'autre côté de la mer, la qualité de notre orge, c'était la ruée pour pouvoir se l'approprier», a indiqué M. Kahal. «Les analyses que nous avons effectuées ont révélé que notre orge répond aux normes phytosanitaires internationales», a déclaré, de son côté, la directrice de la protection des végétaux et du contrôle phytosanitaire, Mme Nadia Hadjras. Cette première cargaison est vendue à un prix nettement supérieur au cours de la Bourse de Chicago qui tourne autour de 130 à 135 dollars la tonne. «Nous avons vendu nettement au-dessus de ce prix, ceux qui l'ont achetée l'ont acceptée car ils reconnaissent les critères de qualité qui justifient le prix, les acheteurs vont eux-mêmes le revendre sur la base des caractéristiques du produit proposé», a-t-il expliqué. Interrogé sur la réalisation de cet excédent d'orge, M. Benaïssa a indiqué que cela a été rendu possible grâce aux efforts de l'Etat qui a mobilisé tous les moyens humains, financiers et matériels pour réaliser cette importante production qui couvrira les besoins nationaux pour les années à venir. Il faut souligner, toutefois, que la céréaliculture dans notre pays dépend en grande partie de la pluviométrie, ce qui représente un risque pour la filière. Ainsi, l'Etat a décidé de multiplier la surface irriguée. «Nous œuvrons pour multiplier par deux, voire par trois, notre production de céréales, notamment par l'introduction des moyens technologiques», a conclu M Benaïssa.