Résumé de la 22e partie n Ali veut se marier mais il a exigé de sa mère qu'elle lui trouve la plus belle femme qui soit. Elle lui présente une fille, mais il ne la trouve pas assez belle pour lui. La première était blonde comme les blés, la seconde est brune, de la couleur du sable, mais si fine, aux traits si accomplis qu'on la dirait sculptée dans une roche : et quels grands yeux noirs, quelle chevelure d'ébène, flottant sur ses épaules, comme une cape, des petits pieds qui semblent, tellement ils sont légers, effleurer le sol, une vraie gazelle du désert ! Ali la voit. Sa mère guette sur ses lèvres, le mot qui exprimera sa satisfaction, du moins son admiration, mais comme pour la première, c'est par une moue qu'il répond. — Quoi, s'écrie la malheureuse mère, celle-ci non plus ne te plaît pas ? — Je n'ai pas dit cela ! — Mais tu as fait la moue ! Il hoche la tête. — C'est vrai, j'ai fait la moue ! — Qu'est-ce qui ne te plaît pas en elle ? Ses yeux ? — Ils sont très beaux... Noirs et d'une profondeur ! Ses cheveux ? — De la soie ! Sa taille ? — Une vraie gazelle ! Mais alors ? Ali secoue la tête. — Alors, alors, elle a beau être charmante, je suis sûr qu'il y a plus belle qu'elle ! Je ne veux pas que demain quelqu'un vienne me dire : on a trouvé une femme plus belle que la tienne, je ne le supporterai pas ! Mère, cherche encore ! Et la mère de chercher. Elle lui présente une troisième fille, puis une quatrième et une cinquième. Elles sont toutes plus belles les unes que les autres, et plus d'un homme aurait sauté de joie à leur vue, mais Ali, lui, est toujours insatisfait. — Non mère, non ! — Et celle-ci ? Et celle-là ? — Elles sont jolies mais il doit y avoir plus jolies qu'elles ! — Comment peux-tu savoir qu'il y a des filles plus belles ? — C'est mon intuition qui me le dit ! — Si tu continues à penser de la sorte, il faudra qu'on te montre toutes les femmes du monde pour que tu décides qui est la plus belle ! Ali sourit. — Pourquoi pas ? La pauvre mère est désespérée. — Je ne sais plus à quelle porte frapper... — J'ai honte de demander, aux gens, s'ils ont des filles à marier, car tout le monde sait que la fille qu'on te présentera sera éconduite ! — Va chercher dans d'autres villages, là où on ne te connaît pas ! (à suivre...)