Résumé de la 2e partie n On présente à Ali une deuxième, puis une troisième, une quatrième et une cinquième femme, à chaque fois il pense qu'il y a plus jolie. La pauvre mère obéit. Accompagné de son intraitable fils, elle se rend dans les différents villages de la région, à la recherche de filles à marier. Il faut dire que les filles ne manquent pas et que partout où ils se présentent, la mère et le fils sont accueillis avec enthousiasme. On les fait entrer dans les maisons – le garçon restant dans la cour — on leur offre à manger et puis, on leur présente les filles à marier. «N'est-ce pas qu'elles sont belles ?» Si certaines sont vraiment belles, d'autres sont plutôt laides et, si elles ne sont pas laides, sont plutôt quelconques, sans aucun charme. Il suffit à la mère de regarder son fils pour lire dans ses yeux le refus. Belles ? Peut-être, mais pas à son gré ! «Je vais consulter mon fils et je reviendrai faire la demande», dit la mère, confuse, à ses hôtes. Mais elle sait bien que son fils ne voudra pas de la fille. «Tu me couvres de honte, proteste-t-elle, bientôt tout le monde saura que je suis une menteuse ! — On ne te connaît pas ici, dit le fils, imperturbable. — On ne me connaissait pas, mais maintenant on me connaîtra, on te connaîtra toi aussi ! On sait que tu es trop exigeant et qu'aucune fille qu'on te présentera ne te plaira ! — Rentrons», dit-il. Ils retournent chez eux, mais la mère a raison : désormais, son fils s'est fait la réputation d'un prétendant éternellement insatisfait. Dès qu'on voit sa mère approcher, on se dit : «La voilà encore à la recherche d'une fille pour son diable de fils !» Les jeunes filles à marier refusent de s'exposer, les mères disent que leurs filles ne sont pas à marier. «Ma fille n'est pas assez belle pour ton fils ! — Va voir ailleurs !» Mais partout où elle va, c'est le refus, le rejet plus ou moins poli. «Nos filles ne sont pas des marchandises que l'on expose dans un souk !» La pauvre femme finit par renoncer à toute démarche. «Partout, dit-elle, on me renvoie... Je suis pareille à une pestiférée ! — De toute façon, dit Ali, je suis sûr que ces filles ne sont pas assez belles pour moi. Alors, ne te désespère pas ! — Mon fils, tu ne trouveras pas d'épouse ! — J'en trouverai une, dit-il, et ce sera la femme la plus belle du monde.» La mère hausse les épaules, sceptique. «J'ai fait le tour de tous les villages... — Il n'y a pas que les villages qui nous entourent, mère... J'irai, s'il le faut, jusqu'au bout du monde ! J'en fait la promesse solennelle !» (à suivre...)