Une enseignante musulmane d'un collège public de Charleroi (sud de la Belgique) a été licenciée, hier, par les autorités municipales après avoir confirmé sa volonté de donner son cours voilée. En début d'année scolaire, la direction de l'école avait demandé à la jeune femme d'origine turque de retirer le voile, qu'elle portait en classe depuis deux ans et demi. L'enseignante avait refusé et porté l'affaire en justice. En première instance, le tribunal de Charleroi avait donné raison à la direction, au nom d'un décret sur la «neutralité» de la Communauté française de Belgique. Mais le 11 mars, cette décision a été cassée par la Cour d'appel de Mons, qui a estimé que le décret en question n'était valable que pour les écoles faisant partie du réseau directement géré par la Communauté française. Or, l'école où exerce l'enseignante musulmane ne fait pas partie du réseau de la Communauté française mais est une émanation de la ville de Charleroi, qui n'avait, jusqu'ici, pas précisé dans ses règlements qu'elle interdisait le port de signes religieux à ses enseignants. L'enseignante avait donc repris les cours, voilée. Mais le Conseil municipal de Charleroi a décidé peu après de modifier son règlement, qui interdit désormais le port de «tout signe religieux ou philosophique». L'accès à l'école lui avait à nouveau été refusé tant qu'elle garderait son voile.