Création n Peter Pan est l'intitulé de la pièce chorégraphique de la coopérative culturelle El Haïa» présentée, hier, sur les planches du théâtre national. Conçue et mise en scène par Nouara Idami, une artiste chorégraphe, la pièce raconte l'histoire de Peter Pan et ce, par le jeu corporel. Tout est dit à travers la gestuelle et l'expression du visage, dans une représentation colorée et animée. S'exprimant en marge du spectacle, lors d'un point de presse, sur les raisons qui l'ont motivée à monter cette pièce, Nouara Idami, qui tient à préciser que son spectacle vise tous les publics, aussi bien jeune qu'adulte, dira : «C'est une très belle histoire. Ça parle d'aventure et de pays imaginaire. Il y a autant de rêves que d'émotions.» Nouara Idami souligne, en outre, que son projet a demandé énormément de moyens, d'où d'ailleurs les nombreuses difficultés rencontrées au cours de sa réalisation. «Ce spectacle est une création, et comme toute création, elle exige beaucoup de moyens. Il se trouve que nous avons rencontré différentes contraintes, à savoir un lieu où répéter.» Nouara Idami déplore l'absence d'espace leur permettant de répéter et de progresser dans leur travail. «C'est un projet qui remonte au mois de décembre, et à chaque fois il fallait chercher où aller répéter», regrette-t-elle. Nouara Idami regrette aussi que le manque de moyens fasse défaut et «risque de freiner la création chez ces artistes, les poussant à se consacrer uniquement au folklore», a-t-elle relevé. «On voulait, au départ, composer une musique pour le spectacle, mais par manque de financement suffisant pour cela, on a dû renoncer à une création musicale et se rabattre sur la musique originale de Peter Pan, celle composée par James Howard», confie-t-elle. Même le décor a souffert d'un manque de moyens. Ce sont des éléments de décor, c'est-à-dire des accessoires qui renvoient à la situation évoquée. «C'est vrai que c'est important d'avoir un décor consistant ainsi que des effets sonores ou un jeu de lumière attachant afin de soutenir la chorégraphie, mais ce qui peut être grand et remarqué, c'est bien l'interprétation des danseurs sur scène. C'est comment ils dansent et jouent de leur corps. C'est leur performance.» Cela revient à dire qu'avec peu de moyen, on peut faire de belles et grandes choses. «Il suffit juste d'avoir de la volonté et de croire en ce qu'on fait, c'est-à-dire d'avoir foi en notre travail et en ceux qui nous y accompagnent», souligne-t-elle. l Cette volonté et cette foi en l'art transparaissent d'emblée à travers le jeu chorégraphique qui se veut cohérent, en harmonie, d'une part, avec les personnages endossés et, d'autre part, avec la situation représentée. Chacun des danseurs s'est distingué dans une expression corporelle. En effet, les costumes scintillants aux couleurs vives, les visages expressifs des danseurs, dégageant de l'émotion, des silhouettes frêles et souples, se déplaçant allègrement et avec aisance, musique originale et lumières éclatantes, ont formé la totalité du spectacle. Nouara Idami reconnaît, en revanche, que toutes ces contraintes se révèlent pour elle, en tant qu'artiste, une frustration, car elles l'empêchent d'aller jusqu'au bout de ses projets. «Mais cela ne me décourage pas», dit-elle, et de confier : «C'est vrai qu'à chaque fois que je me trouve devant un obstacle, je me dis : ‘'ça y est, c'est bon, j'arrête tout.'' Mais il y a une voix en moi qui me dit de continuer. Et c'est comme ça que je surmonte les obstacles.» Ainsi, la détermination et la persévérance de Nouara Idami font qu'elle ne renonce jamais à sa passion qui est la danse et la transmission de cet art aux jeunes générations.