Expression n La coopérative culturelle El-Haïa a présenté, lundi et mardi, au Théâtre national, un spectacle de chorégraphie. Cette performance chorégraphique Les noces d'El-Mahroussa s'inscrit dans le cadre de «Alger, capitale de la culture arabe». Elle est écrite par Hocine Taïleb, conçue par Nouara Idami et mise en scène par Abass Mohamed Islam. La pièce, qui est une comédie musicale, mêlant jeu de scène et expression corporelle, immerge le public dans l'histoire. L'on est au début du XIXe siècle à Alger dans un décor typiquement Casbah. C'est l'histoire de Hamoud et d'El-Mahroussa, une histoire de rencontre et aussi d'amour. C'est l'histoire d'une conquête : El-Mahroussa a conquis le cœur de Hamoud, fils du roi d'Alger et héritier du trône ; celui-ci, ébloui par l'intensité de son regard, a prêté inconditionnellement allégeance à celle qui, plus tard, va devenir sa compagne , son épouse. El-Mahroussa, belle et altière dans son regard, sa contenance et son allure, se révèle une symbolique. Elle se réfère à Alger, cette ville qui n'arrête pas de susciter tant d'admiration chez tous ceux qui l'ont visitée et connue. C'est Alger, dans son histoire et sa culture, qui est représentée dans sa beauté et son élégance, sur scène. La pièce est aussi l'histoire de l'Algérie à travers ses régions, lorsque le public y est transporté en chant, en musique et en danse. Au jeu théâtral s'ajoutent alors chant, musique et danse. Une chorégraphie menée à différents niveaux : tout l'héritage folklorique (algérois, kabyle, naïli, targui…) y est présenté dans son faste et sa diversité, avec cependant quelques soupçons de contemporanéité. Le jeu de danse s'avère certes un travail qui s'est fait sur le patrimoine, mais Nouara Idami ne s'est pas enfermée dans une réflexion rigide et figée du patrimoine, puisque le jeu chorégraphique revêt dans certaines situations une expression moderne. Outre le décor, l'étonnement est à son comble : le regard est saisi par la richesse et la furia des costumes. Ainsi, le patrimoine vestimentaire y est mis en valeur. La pièce est certes une performance artistique, un grand spectacle ayant nécessité une trentaine de comédiens et de comédiennes et beaucoup de moyens techniques, mais elle se veut, avant tout, une réflexion sur le patrimoine algérien, un héritage riche et divers, dont Hocine Taïleb nous fait prendre conscience, ainsi que de la nécessité de le préserver.