Evénement n La manifestation s'est déroulée du 2 au 8 du mois en cours à l'occasion de la célébration de la Journée nationale de l'artiste sous le slogan : «L'art dans l'art et l'art pour l'art». «Expression du désert» a été, durant toute une semaine, le thème du salon régional d'art plastique, organisé par la direction de la culture de la wilaya de Ghardaïa à la salle d'exposition du Centre culturel de la ville millénaire d'El-Atteuf. «Depuis quelques années, les jeunes artistes du Grand Sud algérien (les enfants du désert), notamment ceux de Ghardaïa, se sont déployés pour s'exprimer et prouver que le désert est un monde vivant infiniment riche, en lettres et en arts», nous dit le directeur de la culture de la wilaya, Zouhir Ballalou. Selon notre interlocuteur, l'objectif de cette importante activité culturelle intitulée : «Expression du désert», est d'asseoir une stratégie pour l'émergence des potentialités créatrices qui existent bel et bien, même si leur nombre est insignifiant par rapport à l'espace dans lequel s'épanouissent,«nos jeunes artistes aujourd'hui. Ils ont besoin d'une telle assise pour renforcer leurs connaissances intimes et critiques à la fois et s'intégrer dans la chaîne du temps et de l'espace.» Cette grande manifestation a été appuyée par 50 tableaux traitant de différents thèmes aux couleurs et lumières typiquement du Sud reflétant les belles palmeraies ainsi que le patrimoine saharien : villes et ksour historiques, oasis et même la gestion rationnelle de l'eau, l'une des caractéristiques du patrimoine du grand M'zab. La manifestation a su mettre en exergue le génie créateur de nos artistes. Selon le directeur de la culture, le mouvement Aouchem, «né» en 1967, par exemple, est «le développement naturel de l'héritage ancestral (depuis l'art rupestre)» et d'ajouter : «Si d'un côté la transposition des repères ancestraux dans le monde d'aujourd'hui est nécessaire, pour provoquer une synergie chez nos jeunes, de l'autre côté, son influence massive et sa pratique abusive restent sujets à critique». Enfin, les artistes ont émis le vœu de l'ouverture d'une annexe de l'Ecole des Beaux-Arts à Ghardaïa et la réalisation d'une véritable galerie d'exposition qui sera dédiée aux artistes du Sud afin de créer une véritable dynamique culturelle dans le domaine des beaux arts. l Outre l'exposition, des conférences-débats ont également figuré au menu du salon régional au même titre que des soirées artistiques en hommage aux artistes, des lectures poétiques et des visites des sites d'art rupestre de la région du M'zab. Ce fut également l'occasion de remettre des diplômes aux artisanes de Melika ayant suivi une formation sur l'amélioration de la qualité du tissage d'art de Ghardaïa. Le salon régional a été couronné de distinctions au profit des artistes Bakeli Ahmed, romancier et écrivain, du poète populaire de Ménéa, Riskou Abdelkader et du maître de la zorna traditionnelle Harrada Slimane qui a été honoré à titre posthume. Ce salon a vu la participation de 11 artistes venus de 6 wilayas, à savoir, Bouchareb Khoudir (Laghouat), Madani Mohamed Lamine (Ouargla), Khalil Alouaoui (Tamanrasset), Boullale Mohamed (Adrar), Karmit Maâmar (El-Bayadh), ainsi que les artistes de la ville hôte, Ghardaïa, à savoir, Mardoukh Brahim (le doyen des artistes de renom national et international), Magbed Salah, Bakli Med, Bakli Slimane, Sidadi Bouhafs et Moulaye Ammar.