La salle des expositions du Centre culturel de la ville millénaire d'El Ateuf a accueilli, du 2 au 8 juin, le Salon régional des arts plastiques qui a réuni les artistes de six wilayas (Tamanrasset, Adrar, Ouargla, Laghouat, El Bayadh et Ghardaïa). Placé sous le thème “Expression du désert”, le vernissage s'est déroulé dans une ambiance festive et conviviale en présence des associations culturelles et artistiques et des autorités locales. Pas moins de 50 tableaux, œuvres de 10 artistes représentant la luxuriance des palmeraies, les couleurs et lumières sublimes du Sud, le patrimoine saharien, les merveilleuses villes et ksour historiques, les envoûtantes oasis et l'eau dans toute la rigueur due à sa préciosité et de sa gestion rationnelle, ont été exposés à la grande joie du public. Suscitant un engouement certain, ce salon a drainé un public connaisseur et assez important, tant l'affluence a été constante tout au long de ces trois journées. Approchés, des artistes ont émis le vœu de l'ouverture d'une annexe des beaux-arts à Ghardaïa et la réalisation d'une véritable galerie d'exposition qui sera dédiée aux artistes du Sud afin de créer une véritable dynamique culturelle dans le domaine des beaux-arts. Il faut souligner que depuis des années, de jeunes artistes du grand Sud algérien, qu'on appelle les Enfants du désert, notamment ceux de Ghardaïa, se sont mobilisés pour s'exprimer et prouver par leur talent que le désert, et ce contrairement aux idées reçues, est un monde vivant et infiniment riche, en lettres et en arts, donnant ainsi un sens avéré à la devise “l'art dans l'art et l'art pour l'art”. C'est ainsi que ce bienvenu évènement contribuera à l'émergence de potentialités créatrices et ce par l'assise d'une stratégie à long terme, car elles existent bel et bien même si leur nombre reste insignifiant au regard de l'espace dans lequel elles évoluent et s'épanouissent. Selon Zouhir Ballalou, le directeur de la Culture de la wilaya de Ghardaïa, “la réussite de cette rencontre reste tributaire de l'élan à stimuler par un esprit critique. En effet, la critique artistique et l'auto-remise en soi de nos artistes sont fondamentales pendant les sorties thématiques et les débats en atelier.” Ajoutant qu'“en effet, si d'un côté, la transposition de repères ancestraux dans le monde d'aujourd'hui est nécessaire pour provoquer une synergie chez nos jeunes, il n'en reste pas moins que, de l'autre côté, son influence massive et sa pratique abusive restent sujettes à critiques”. “C'est justement dans ce cadre que nos artistes ont aujourd'hui besoin d'une telle assise pour renforcer leurs connaissances pour s'intégrer dans la chaîne du temps et de l'espace”, conclut-il.