«En Slovénie, on ne connaît pas le football algérien» «Une équipe qui nous rappelle l'Allemagne de 82» Grande fut notre surprise lorsqu'on est montés à bord du Boeing 747 qui allait nous conduire jusqu'en Afrique du Sud. La première classe a été réservée à la délégation slovène. Tous les joueurs, parmi eux Koren, Stevanovic, Novakovic et Krhin, étaient là. C'est donc avec le premier adversaire de l'Algérie que nous avons fait le voyage Frankfurt-Johannesburg. L'avion a décollé à 22h35 : destination la capitale économique de l'Afrique du Sud, le premier pays africain qui a l'honneur d'organiser une phase finale de Coupe du monde. Une équipe qui nous rappelle l'Allemagne de 82 Le plus frappant dans cette équipe de Slovénie est la physionomie des joueurs qui donnent tous l'impression d'être des joueurs en fin de carrière. A première vue, les joueurs slovènes nous paraissent tous âgés, enfin plus «grands» que les Algériens comme Boudebbouz, Ziani ou Anthar Yahia. Curieusement, la sélection de Slovénie nous rappelle l'équipe allemande de 82 qui donnait des frayeurs. Cela dit, l'Algérien à qui on colle cette étiquette de «petit» n'est nullement impressionné. La preuve, l'Algérie a battu cette redoutable équipe d'Allemagne en 1982. Espérons que ce sera le cas à l'occasion du premier match contre la Slovénie pour entretenir nos chances de qualification en deuxième tour. Ambiance monotone pendant le voyage Contrairement à ce qu'on a vu lors de nos déplacements avec les Verts, l'ambiance hier était monotone. Une ambiance assez terne, assez sérieuse et silencieuse en fait. Il n'y avait ni «Capsoula», ni Ghezzal, ni Zaoui pour créer l'ambiance. Cette équipe de Slovénie ne possède pas apparemment de boute-en-train dans son équipe. On croirait qu'il n'y a pas d'entente ou de véritables affinités entre les joueurs. Serait-ce le stress des matchs du Mondial qui approche à grands pas ? Le fait de commencer par l'Algérie, contrairement à ce qu'ils pensent, n'est pas une sinécure pour eux. «En Slovénie, on ne connaît pas le football algérien» Cela s'est avéré juste lorsqu'on a abordé l'un des supporters slovènes qui était dans l'avion. Celui-ci nous dira que c'est la Slovénie entière qui a peur de l'Algérie. Pourquoi, lui a-t-on demandé ? «Ce sont les équipes qui paraissent les plus faibles dans le groupe qui peuvent vous piéger et vous mettre en danger par la suite. Et surtout lorsqu'il s'agit du premier match et qu'on part vers l'inconnu. En Slovénie, on ne connaît pas le football algérien. On aurait aimé que ce match soit le dernier du groupe pour mieux connaître l'Algérie. C'est un match piège pour les deux», nous dira-t-il. Tout le monde est tombé dans un sommeil profond Peu de temps après avoir décollé, les joueurs slovènes avaient chacun une occupation pour passer le temps. Certains jouaient à la PSP (play station portable), d'autres étaient collés à leur iPhones, qui avec des micros portables et enfin quelques-uns qui lisaient la presse sportive. Mais par la suite, tout le monde est tombé dans un profond sommeil, sachant que douze heures de vol les attendaient. Les joueurs en costume cravate Avant l'atterrissage, les joueurs ont enfilé leur tenue officielle : des costumes noirs avec l'écusson de l'emblème slovène sur le côté gauche, une chemise blanche et des cravates. Certains joueurs ont même porté des chapeaux blancs. Les joueurs slovènes nous ont permis par la suite de nous approcher d'eux pour recueillir leurs premières impressions sur le premier match qui les attend contre l'Algérie. «Salam alikoum, kif halkoum ?» Lorsqu'on les a approchés et décliné notre identité, les joueurs étaient tout étonnés. Une personne de la délégation nous a surpris en s'adressant à nous en arabe : «Salam alikoum, kif Halkoum.» Il s'agissait en fait du médecin de l'équipe qui est d'origine irakienne. Nous avons profité de l'occasion pour lui poser quelques questions sur la sélection slovène (lire entretien. Quand l'avion a atterri sur le tarmac de l'aéroport de Johannesburg, on a demandé à tous les passagers de se rasseoir, le temps de permettre à la délégation slovène de quitter l'avion tranquillement.