Voilà Sidi Ali M'barek qui entre dans une école de Koléa. Il se glisse parmi les élèves, assis à même le sol et écoute attentivement la leçon du maître. Il est émerveillé par son savoir et reste là jusqu'à la fin de la leçon. Lorsque les élèves se lèvent pour partir, lui, reste, à sa place, encore sous le coup de l'émotion. «Tu ne rentres donc pas chez toi, lui dit le maître. — Je n'ai pas de chez moi», répond Sidi M'barek. Le maître comprend aussitôt qu'il est étranger à la ville. Il lui demande : «Qu'es-tu venu faire ici ? — Je suis venu chercher la science ! — Il n'y a pas meilleur endroit pour apprendre que cette ville !» Sidi M'barek en profite pour poser des questions à l'enseignant. Il a tellement de choses à apprendre, de questions à poser... Quand il sort de l'école, il a l'impression d'avoir appris plus de choses que ce qu'il a appris jusqu'ici. La faim le torturant toujours, il prie Dieu de lui venir en aide. C'est alors qu'un homme, qui passe par là, lui donne un pain bien cuit qu'il va manger dans un coin de rue. Cela apaise sa faim mais il se dit qu'il ne peut vivre de mendicité, car il est en plein possession de ses facultés physiques. Il passe la nuit dans une mosquée, et, le matin, il part à la recherche d'un emploi.