Résumé de la 1re partie n Sidi Ali Embarek est en route vers Koléa où, lui a-t-on dit, vivent de doctes savants et des hommes pieux. La ville où il arrive lui paraît d'une grande splendeur. Il n'a jamais vu d'aussi belles demeures ni de mosquées aussi bien faites ; il est vrai qu'il a toujours vécu sous la tente et les mosquées qu'il connaît sont les vieilles mosquées de village... Il se promène dans la ville où les gens le regardent avec curiosité : il n'est pas de Koléa et ses vêtements grossiers et usés montrent qu'il vient de la campagne. Il a faim et tous les étals, chargés de fruits, de pâtisseries et de bonnes choses, l'attirent. Mais il n'a pas d'argent pour acheter de quoi manger. Faute de se repaître des nourritures terrestres, il décide de se tourner vers les nourritures spirituelles, pour lesquelles, au demeurant, il est venu ici. Sidi Ali Embarek demande aux passants de lui indiquer une école. «Il y en a tellement, lui répond un homme. — Eh bien, dit Sidi Ali Embarek, indique-moi celle où on loue le plus Dieu Très-Haut et où on enseigne Son livre et la sunna de son Prophète ! — Toutes l'enseignent, fait l'homme. — Alors, montre-moi la première école !» L'homme lui indique l'école la plus proche et Sidi Ali Embarek y entre. Il se glisse parmi les élèves, assis à même le sol, et écoute attentivement la leçon du maître. Il est émerveillé par son savoir et reste là jusqu'à la fin de la leçon. Lorsque les élèves se lèvent pour partir, lui reste à sa place, encore sous le coup de l'émotion. «Tu ne rentres donc pas chez toi ?, lui dit le maître. — Je n'ai pas de chez moi», répond Sidi Ali Embarek. Le maître comprend aussitôt qu'il est étranger à la ville. «Qu'es-tu venu faire ici ? — Je suis venu chercher la science ! — Il n'y a pas meilleur endroit pour apprendre que cette ville !» Sidi Embarek en profite pour poser des questions à l'enseignant. Il y a tellement de choses à apprendre, de questions à poser... Quand il sort de l'école, il a l'impression d'avoir appris plus de choses que tout ce qu'il a appris jusqu'ici.La faim le torturant toujours, il prie Dieu de lui venir en aide. C'est alors qu'un homme qui passe par là lui fait une aumône : un pain bien cuit qu'il va manger dans un coin de rue. Il passe la nuit dans une mosquée et, le matin, il part à la recherche d'un emploi. Le propriétaire d'un grand domaine agricole, Ismaël, accepte de l'employer. Le travail est dur et le salaire modeste, mais Sidi Embarek est satisfait : il peut vivre et suivre, quand il peut, les cours des médersas. Son patron a mis à son service une baraque où il peut dormir. Mais l'homme ne dort que quelques heures ; le reste de la nuit, il le passe en prières et en invocations. (à suivre...)