Résumé de la 1re partie n Au XVe siècle arrive, dans le Djurdjura, un saint homme venu du Sahara occidental. Il s'installe dans la zaouia de Maâtkas et devient l'élève du cheikh de la zaouia. Dès qu'il arrive chez les Maâtkas, Sidi Ali Ou Moussa se fait conduire dans la zaouia de cheikh M'hammed ben Youcef. Cheikh M'hammed, qui est un homme très pieux, a étudié la langue arabe et appris le Coran, mais il n'a pas pu pousser bien loin ses connaissances, n'ayant pu quitter son village pour chercher la science. Sidi Ali, lui, au contraire, est versé dans les sciences religieuses, et bien qu'il n'ait que vingt-cinq ans, il connaît beaucoup de choses et s'exprime avec la plus grande aisance sur la religion. Il n'adopte pas moins une attitude humble devant le vénérable cheikh de zaouia. — Maître, lui dit-il, on m'a parlé de toi au village et des cours que tu dispenses. Me permets-tu de faire partie du nombre de tes élèves ? Le cheikh, le regardant des pieds à la tête et comprenant à son accent et à ses manières qu'il n'est pas du pays, lui demande. — D'où viens-tu, toi ? — Je viens de Sakiet al-Hamra ! Le cheikh M'hammed s'exclame : — De la terre des saints ! Et tu voudrais suivre mes leçons ? Je suis sûr que tu en connais plus que moi ! Sidi Ali secoue vivement la tête. — Non, vénérable cheikh, tu as l'âge que je n'ai pas, et avec l'âge l'expérience, si précieuse dans la vie. Je veux rester avec toi et être ton élève et disciple ! Ces paroles ravissent le cheikh qui accepte qu'il devienne son élève. Sidi Ali s'installe donc à la zaouia où il va désormais vivre et étudier. Très vite, le cheikh découvre que son élève est très studieux et surtout très doué. Il écoute attentivement les cours, pose des questions ou donne des réponses quand le maître lui en pose. En réalité, il est plus doué que ne le croit le cheikh M'hammed, et il en sait plus que lui, sur les choses de la religion, mais l'élève ne le montre jamais, de sorte que le vieux ne s'en est jamais aperçu. — Bientôt, tu n'auras plus rien à apprendre de moi, lui dit le cheikh, je crains que tu ne partes ! — Maître, répond le jeune homme, je ne partirai pas d'ici ! De toute façon, les gens du village ne l'aurait pas laissé partir : on a deviné en lui l'étoffe d'un saint, et tous parlent, quand cheikh M'hammed sera rappelé à Dieu, de le mettre à sa place. Les années passent et Sidi Ali gagne chaque jour un peu plus le cœur des Kabyles. Tout le monde le respecte et on écoute ses avis éclairés, autant que ceux de cheikh M'hammed, le chef de la zaouia locale. Lui donne toujours l'exemple, en respectant scrupuleusement les règles de la religion, en se montrant bienveillant et généreux avec son prochain, en ayant surtout des mœurs irréprochables. (à suivre...)