Optimisme n L'attaquant algérien estime qu'il faut vite oublier la défaite face à la Slovénie, même si elle fait mal. Pour lui, il faut penser à réagir face à l'Angleterre. InfoSoir : Avec du recul, comment avez-vous vécu la défaite face à la Slovénie ? K. Matmour : Sincèrement, nous ne nous attendions pas à un tel scénario. Nous avions bien le match en main, mais au final, nous avons perdu sur une demi-action de l'adversaire. Nous nous sommes créé de nombreuses occasions pour prendre l'avantage, mais nous n'avons pas pu les concrétiser. Nous avons payé cash nos ratages. Qu'est-ce qui n'a pas marché surtout que l'adversaire n'avait rien d'un foudre de guerre ? C'est sûr que nous avons raté une belle occasion de l'emporter. J'espère que les supporters ont constaté que les joueurs ont tout donné sur le terrain. Après, il y a ces petits détails en football qui vous font gagner des matches. Au risque de me répéter, le but que nous avons encaissé ne devait jamais rentrer. Je n'incrimine pas notre gardien de but, Chaouchi, qui a réalisé un très bon match. Le but qu'il a encaissé, n'importe quel autre gardien de but peut le prendre. On vous a vu éprouver d'énormes difficultés sur le terrain. Comment l'expliquez-vous ? Sans justifier notre défaite, je dirai que la pelouse nous a énormément gênés. Le problème, c'est que sur ce genre de terrain, nous ne pouvions pas jouer en profondeur parce que le ballon fuse au moindre contact avec le sol. C'est pour cette raison que j'ai essayé de décrocher pour pouvoir bien utiliser les balles en ma possession. En outre, la défense de l'équipe adverse était bien en place, d'où notre difficulté à trouver la faille. L'attaque s'est une nouvelle fois montrée stérile… Certes, nous avons fait certaines belles choses tout en gardant le ballon, mais il faut avouer que nous avons joué à petit bras. Je suis un peu frustré. On reproche aux attaquants de ne pas être dangereux et de ne pas être efficaces. Mais je dois dire que ces attaquants ne reçoivent pas de ballons, moi personnellement j'ai touché trois à cinq ballons dans le match. Comment voulez vous faire quelque chose si l'on ne reçoit pas de ballons. On développe bien le jeu en défense puis au milieu mais malheureusement l'attaque n'a pas été alimentée, on n'ose pas faire la dernière passe qui peut être dangereuse. On a vu jouer l'Angleterre face aux USA et l'on sentait qu'il y avait une possibilité de la surprendre. Il faut que nous jouions offensivement et surtout que nous n'ayons pas peur. Il faut oser et il nous faut prendre nos responsabilités. Cette défaite vous a certainement fait mal, n'est-ce pas ? Toutes les défaites font mal, mais celle face à la Slovénie nous l'avons concédée alors que nous avions les moyens de l'emporter. Pour vous dire, si nous refaisions le match dix fois, nous en aurions gagné neuf. C'est cela la Coupe du monde, vous payez cash un seul moment d'inattention. C'est sûr que nous avons nourri des regrets surtout que l'équipe adverse n'a rien fait pour gagner. Ils ont été plus chanceux que nous. Vous allez affronter l'Angleterre : comment se présente cette rencontre ? Ce sera l'un des deux matches restants pour nous. Nous devons puiser au fond de nous-mêmes pour faire honneur aux couleurs de l'Algérie. Nous n'avons rien à perdre et je pense que si nous reproduisons la même prestation que celle face à la Slovénie, mais avec plus d'efficacité offensive, nous réaliserons un bon rendement. Pensez-vous que c'est réalisable devant un adversaire qui est dos au mur ? Et pourquoi pas ? Nous aussi, nous sommes dos au mur. Il est vrai que l'Angleterre part avec les faveurs des pronostics vu qu'elle figure parmi les favoris en puissance non pas de ce groupe uniquement, mais du sacre final, mais nous ferons tout pour montrer que nous avons des atouts à faire valoir. Nous avons tout à gagner dans ce match et je reste persuadé que nous pourrons réaliser un exploit. Nous irons au Cap sereinement et avec l'ambition de réaliser quelque chose de positif là-bas.