Résumé de la 88e partie n La notoriété d'Al Capone grandit ainsi que ses ennemis. Un jeune gangster, Dion O'Banion, conteste l'autorité des anciens… O'Banion est officiellement fleuriste et tient l'une des plus grandes boutiques de la ville, mais comme beaucoup d'autres il vit de trafic et de contrebande d'alcool. Cet homme, à l'allure d'adolescent, est d'une grande affabilité même avec ses adversaires qu'il qualifie de «gars». Il est toujours souriant, serre des mains et donne des tapes dans le dos. Ce n'était pas moins un dur en affaires et un dangereux bandit, toujours prêt à dégainer un des pistolets qu'il cache dans ses poches. On le connaissait dans tout Cicero pour son comportement bizarre : cet homme courtois, n'hésite pas à abattre, en pleine rue et devant la foule, un homme avec qui il discutait quelques instants plus tôt dans un bar. Bien souvent, la raison de ces meurtres spectaculaires était insignifiante : une simple menace ou un mot déplacé ! A chaque incartade de O'Banion, la police fait une descente et ce sont tous les gangsters qui sont concernés par l'enquête, à commencer par Al Capone qui cherche à se faire oublier. Torrio, l'associé d'Al Capone est soucieux. — Il va nous attirer des ennuis ! il va falloir s'en occuper ! — Tu ne penses pas tout de même le tuer ! — pas pour le moment, mais il va falloir qu'il se range. Avec la prohibition, le trafic d'alcool est devenu la principale activité des gangsters de Cicero et O'Banion s'y adonne à fond. Comme il n'est pas le seul et que la concurrence entre gangsters est rude, les frictions sont fréquentes. C'est justement la guerre entre O'Banion et les frères Genna, amis de Torrio. Les Genna s'étant mis à approvisionner les clients de O'Banion, ce dernier se fâche et détourne un camion d'alcool des Genna. Torrio va retrouver O'Banion. Celui-ci, qui l'accueille avec son sourire habituel, lui fait aussitôt une proposition. — Si tu rachètes mes parts dans la brasserie Sieben, je liquiderai tout et je me retirerai au Colorado : tu n'entendras plus parler de moi ! Mais je veux être payé tout de suite ! Torrio accepte. En fait, si O'Banion est si pressé de se débarrasser de la Brasserie Sieben, c'est parce qu'il a appris par ses contacts dans la police qu'une descente imminente des autorités va avoir lieu et que l'établissement sera fermé. A peine Torrio a-t-il réglé le fleuriste que la police investit la brasserie, découvre l'alcool et procède à la fermeture immédiate de l'établissement. Torrio est envoyé pour quelque temps en prison. Quand plus tard, il demande à O'Banion de le rembourser, le fleuriste lui répond froidement : — L'affaire a été conclue ! Plus grave que ce refus, O'banion se met à se vanter d'avoir floué Torrio. Torrio, fou furieux, décide de se débarrasser de lui. Le 10 novembre 1924, alors que O'Banion et son employé préparaient une couronne de fleurs pour les funérailles de Mike Merlo, le président de l'Union sicilienne de Chicago, qu'un cancer venait d'emporter, trois hommes entrent dans la boutique. Le fleuriste, souriant comme d'habitude, tend la main. Un des hommes le tire violemment et le fait tomber. L'employé, qui s'est retiré quelques instants auparavant, entend une rafale. O'Banion venait d'être abattu. (à suivre...)