Résumé de la 23e partie n En pleine prohibition américaine, des trafiquants d'alcool, menés par Bugs Moran attendent une cargaison. C'est alors que la police intervient. Deux hommes en civil, portant des manteaux noirs, arrivent. Des policiers ? — Alignez-vous l'un derrière l'autre, ordonne un policier. Les sept hommes s'exécutent. C'est une arrestation, mais ils savent qu'en l'absence du corps du délit – l'alcool – ils ne risquent pas grand-chose. Et puis, Bugs – c'est une chance qu'il ne soit pas là – les tirera d'affaire. Les deux «policiers» en civil approchent comme pour une fouille. Mais d'un geste rapide, ils ouvrent leurs imperméables et deux mitraillettes jaillissent. Et avant qu'aucun des gangsters n'ait eu le temps de faire un geste, les armes se mettent à crépiter. Les sept hommes s'écroulent, tous sont tués sur le coup, à l'exception de l'un d'entre eux, Frank Gusenberg, qui, touché mortellement, respirait encore. Cependant, afin de faire croire aux curieux attroupés devant le garage, qu'ils ont été surpris par la bande adverse, les deux faux policiers lèvent les bras et crient : — Ne tirez pas ! Les meurtriers les poussent dehors où les attendent une voiture de police volée, les quatre hommes s'y engouffrent et disparaissent. Quelques instants après, les policiers – des vrais – arrivent sur les lieux. Frank Gusenberg, transpercé de vingt-deux balles, vit encore. Un policier se penche vers lui. — Qui est l'auteur de ce massacre ? — Je ne sais pas, murmure Frank. — qui t'a tiré dessus ? — Je ne sais pas, dit encore le moribond. On le transporte à l'hôpital où on l'interroge de nouveau, mais il continuera, jusqu'à la mort, à dire qu'il ne sait pas. On comprend qu'à travers ce massacre, c'est Bugs Moran qui était visé et qu'il ne doit le salut qu'à son retard. Le commanditaire du massacre ? Pas besoin de chercher trop loin pour le savoir. Tous les doigts se pointent vers celui pour qui le crime profite : Al capone, que les Américains appelaient déjà «l'ennemi public numéro 1». En tout cas, c'était déjà une célébrité, dans le monde du trafic et du crime. Avec la prohibition, le trafic d'alcool est devenu la principale activité des gangsters, Al Capone et ses amis en tête. Comme ils ne sont pas les seuls et que la concurrence entre gangsters est rude, les frictions sont fréquentes. C'est justement la guerre. Dion O'Banion, un des gangsters les plus en vue de Cicero, mais aussi le plus fantasque, vient d'être assassiné dans sa boutique. Un différend l'opposait à Torrio, l'associé d'Al Capone. Les associés et les amis de O'Banion, eux, n'hésitent pas à accuser Torrio et Al Capone. Deux d'entre eux, Hymie Weiss et Bugs Moran, jurent de le venger. A l'enterrement de O'Banion, on s'attendait à un règlement de compte, et des centaines de policiers escortent le convoi, prêts à dégainer. Mais il n'y aura pas d'incident, les funérailles de O'Banion se déroulant dans le calme et la dignité. Mais Torrio et Al Capone savent que le calme est précaire et que ceux qui ont juré de venger O'Banion sont à l'affût. (à suivre...)