Débat n Le théâtre pour enfants était le thème d'une rencontre animée hier par Omar Fetmouche, dramaturge et directeur du Théâtre régional de Béjaïa. Le conférencier a plaidé, dans son intervention, pour un théâtre pour enfants en mesure de répondre aux besoins de celui-ci. «Le théâtre pour enfants devrait avoir un objectif ludique et représenter une récréation. Il ne faut pas faire d'amalgame entre le théâtre pour enfants et les spectacles de clowns, de marionnettes et, encore moins, avec l'activité didactique exercée au sein des établissements scolaires», souligne-t-il. Il a ensuite expliqué que «le spectacle de clowns est tout à fait un autre art qui n'a rien à voir avec le théâtre pour enfants». Ainsi, le comportement et l'attitude de l'enfant devant un spectacle de clowns ne sont pas les mêmes que devant une représentation théâtrale qui comporte un texte, une mise en scène, une scénographie, un jeu de lumière et des effets sonores. En plus, «un feed-back d'un enfant face aux clowns n'est pas un feed-back intellectuel, mais juste une réaction à un jeu, car le jeu chez les gosses est quelque chose de sacré». Omar Fetmouche déplore, en outre, l'absence d'un théâtre spécifiquement pour enfants : «On n'écrit pas sur les enfants. Il y a très peu d'intérêt accordé à ce genre de pratique, il y a un manque de textes, et cette insuffisance constitue un défaut à la création théâtrale pour cette catégorie de public.» C'est pour cela que l'intervenant préconise un travail en ce sens pour développer la dynamique théâtre en direction du jeune public. Mais aussi «pour encourager les auteurs à s'investir dans l'écriture pour enfants», et cela ne peut se faire que si ces derniers sont motivés. Autrement dit, pour motiver la production théâtrale, il faut plus de financement ; le but est d'accompagner les auteurs spécialisés dans l'écriture pour enfants. Omar Fetmouche a, ensuite, regretté le manque de spectacles à même d'accueillir des enfants, et ce, conformément aux normes internationales. C'est ainsi qu'en se référant à sa propre expérience, le conférencier a indiqué qu'«une représentation théâtrale ne doit pas accueillir plus de 150 enfants», et d'expliquer : «Parce que si le nombre d'enfants est supérieur à ce chiffre, la salle se transforme en souk et on constate souvent une déperdition de l'attention du jeune public.» A noter que cette rencontre qui a eu lieu à la salle Atlas, a été organisée à l'issue de la clôture des journées du théâtre pour enfants, initiées par l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), en collaboration avec l'association «Le théâtre de Mohamed El-Yazid» de Aïn Benian.