«le coup de starter constitutionnel» sera donné le jour où le Conseil constitutionnel aura validé les candidatures recevables. Le chef de l'Etat annoncera aujourd'hui sa candidature à l'hôtel El Aurassi. Bouteflika troque donc son costume de président de tous les Algériens contre celui de candidat à sa propre succession à l'occasion d'une petite halte du marathon présidentiel qui l'a mené à travers plus d'une dizaine de wilayas du pays. Au lendemain de cette entrée en lice pour décrocher un second mandat, et à plus de deux semaines du démarrage officiel de la campagne électorale, Bouteflika se rendra à Ouargla, El-Oued, Sétif, Tougourt et Annaba. Lors de ces visites, il sera très difficile à l'entourage du président de démentir le caractère par trop électoraliste de ses déplacement dans le pays profond. En effet, si pour les premières étapes de sa gigantesque tournée, l'on pouvait soutenir que Bouteflika faisait son travail de président de tous les Algériens, il n'en sera sans doute pas de même à compter d'aujourd'hui, pour la simple raison que le chef de l'Etat aura officiellement rendu publique ses prétentions électorales. Aussi, le président-candidat prendra-t-il une sérieuse longueur d'avance sur ses principaux adversaires en entamant sa campagne électorale avant l'heure. Un comportement sans doute condamnable au plan de l'éthique, mais parfaitement légal au plan juridique. En effet, la loi électorale, pourtant récemment amendée par l'APN, reste muette sur le sujet, de sorte à ce que rien n'oblige le président en exercice de sillonner le pays bien avant le début de la campagne électorale. Ce vide juridique permet donc au président-candidat de faire sa campagne en toute légalité. En fait «le coup de starter constitutionnel» pour l'élection présidentielle sera donné le jour où le Conseil constitutionnel aura officiellement validé toutes les candidatures ayant rempli les critères exigés par la loi. Bouteflika ne se fera, sans doute pas, prier pour profiter de l'aubaine. Et pour preuve, sa tournée ne prendra fin que vers le début du mois de mars. Cela coïncidera avec l'annonce officielle des candidatures retenues. D'ici là, le chef de l'Etat aura fait le tour de l'Algérie. Quant à la campagne électorale à proprement parler, il est clair que Bouteflika est une véritable bête politique. Il l'a largement prouvé en 1999, et il est attendu de sa part une campagne encore plus féroce pour cette élection où les adversaires ont prouvé leur ancrage sur le terrain.