Objectif n A la tête de la direction du Théâtre régional de Skikda depuis quelques mois, elle veut impulser une dynamique théâtrale dans la région. Sonia, femme de théâtre, confie qu'elle est satisfaite du fait qu'elle soit à la tête du Théâtre régional de Skikda. «Le Théâtre régional de Skikda m'a été proposé par le ministre de la Culture et j'ai été ravie de prendre sa direction», «parce que c'est super d'avoir un espace où pouvoir travailler, d'avoir aussi un groupe de comédiens et de techniciens avec qui pouvoir travailler.» Sonia se félicite d'être entourée par «des gens qui sont motivés», «en plus, Skikda est une très belle ville et son Théâtre régional est un vrai joyau d'architecture». «C'est donc du bonheur de mener une dynamique théâtrale», souligne-t-elle. A la question de savoir si la prise de la direction du TRS relève d'un défi, Sonia répondra : «Je ne le prends pas du tout comme un défi, mais plutôt comme un engagement, celui du travail et de la création.»Ainsi, Sonia s'attelle – c'est une mission qu' elle s'assigne avec autant de plaisir que d'ambition – à «créer un noyau d'artistes qui vont faire vivre le théâtre de Skikda et impulser en conséquence une dynamique dans la ville et dans toute la région. C'est donc plus un engagement qu'un défi.» S'exprimant ensuite sur le travail mené par le Théâtre régional de Skikda, Sonia dira : «Il faut savoir d'abord que, jusqu'à présent, on a moins d'une année d'existence, et je pense qu'on a très bien démarré, puis que nous avons fait une pièce pour enfants qui a bien marché, nous avons fait aussi une autre pour adultes, et on a là un autre spectacle pour enfants en chantier.» «Pour un théâtre qui vient juste de commencer avec son nouveau statut, je considère que c'est un très bon bilan.» Interrogée sur sa carrière professionnelle, Sonia répondra : «Toute ma vie, j'ai travaillé dans les théâtres et pour les théâtres, à la télévision comme au cinéma, j'ai travaillé également comme comédienne indépendante, j'ai fait de la mise en scène, je ne me suis jamais arrêtée. Si donc je regarde derrière moi, et si je suis amenée à évaluer mon parcours, je considère qu'il a été très riche.» De cet itinéraire riche, jalonné d'expériences et de rencontres, d'échanges et de partage, Sonia ne retient que de belles choses. «Je retiens tout, les expériences, les rencontres, les succès comme les échecs, parce c'est ce tout qui fait ce que je suis au jour-d'hui», explique-t-elle. Le théâtre algérien a changé. Il a évolué. Et la manière de le pratiquer a changé, aussi. Interrogée sur ce qui se faisait avant et la façon dont il était exercé, Sonia répondra : «Ce n'est pas la même chose, avant, le théâtre algérien avait ses lettres de noblesse, mais après ça a changé, car il ne faut pas oublier que l'Algérie est passée par une période très difficile, et qu'aujourd'hui, il y a une autre génération d'artistes qui essaie de faire son métier, qui l'apprend et qui va évoluer au fur et à mesure de son travail et de sa carrière.» Cela revient à dire que Sonia porte un regard critique sur la manière actuelle dont la pratique théâtrale est menée par les jeunes. «Il faut toujours être critique parce que c'est la critique qui fait avancer…», insiste-t-elle.