Découverte n Nadia Larini – plus connue sous son nom d'artiste Lydia – est la révélation de cette 5e édition du Festival national du théâtre professionnel (du 24 mai au 7 juin). C'est une jeune comédienne talentueuse qui a brillé, autant par sa présence sur les planches que par sa performance scénique, dans ‘Amama assouar el madina' (Devant les murs de la ville). Cette pièce, produite par le théâtre régional de Skikda, a été doublement consacrée : prix de la mise en scène qui, rappelons-le, est revenu à Sonia, et celui de la meilleure interprétation féminine que Nadia Larini a remporté. Dans cette pièce, adaptée du texte de Tankred Dorst par Khaled Bouali, et qui raconte l'histoire d'une jeune femme, Houria, qui réagit contre l'arbitraire et la dictature, Nadia Larini, le personnage principal, a merveilleusement excellé dans sa gestuelle et ses mouvements sur scène. Elle s'est admirablement – et singulièrement – distinguée dans un jeu consistant et perceptible, voire accrocheur. Par sa présence étoffée et crédible, elle a su donner à son personnage du caractère et de l'aisance, le rendant imposant et charismatique. A propos de son rôle, l'actrice déclare : «C'est un personnage auquel je m'identifie. C'est aussi un personnage qui m'a attirée. Il est accrocheur. Sa personnalité est frappante. Sa nature, son caractère combatif et sa détermination m'ont motivée à accepter le rôle. En outre, le personnage de Houria évolue dans un texte fort et poignant.»Nadia Larini, cette comédienne de Batna, a rejoint le Théâtre régional de Skikda. «Sonia, qui m'a vue sur scène et qui a été convaincue par mon jeu, m'a contactée et m'a proposé le rôle. J'ai lu le texte et il m'a aussitôt plu», confie-t-elle, et d'ajouter : «J'ai beaucoup appris de Sonia, aussi bien au niveau professionnel que sur le plan humain. J'ai appris comme elle à être patiente, comme j'ai appris avec elle à faire preuve de plus de rigueur dans mon travail. Et si j'ai eu le prix de la meilleure interprétation féminine, c'est surtout grâce à Sonia que je remercie d'avoir cru en moi.» Nadia Larini est une comédienne au talent personnalisé. Elle est dynamique et confiante. Sa présence sur scène est franche et naturelle. Son jeu est authentique. Elle doit cela à sa nature et à son enclin inconditionnel à l'art des planches. Nadia Larini n'a pas fait d'école d'art dramatique. Elle est autodidacte. Son penchant et sa passion pour le 4e art, l'ont conduite à s'y consacrer et à en faire son métier. «Le théâtre est, pour moi, un don, c'est une passion que je cultive au fil de mes expériences. J'aime le théâtre.» «Je suis autodidacte , souligne-t-elle encore, le théâtre est une école, et sur les planches, j'ai appris énormément de choses, des techniques. J'ai appris à écouter.» l Tout commence en 2000, lorsque Nadia foule, pour la première fois, les planches du Théâtre régional de Batna, en interprétant un rôle dans une pièce pour enfants ‘Le talon d'argent' de l'irakienne Faten El-Djarah. Plus tard, en 2003, et après avoir signé un contrat avec le Théâtre régional de Batna, Nadia Larini – qui était chanteuse avant de devenir comédienne – entame une nouvelle expérience théâtrale dans un opéra, ‘La mariée de la pluie', dans lequel s'associent jeu, chant et danse. «C'était un beau mélange de genres et de tons», se souvient-elle. Sa rencontre avec le metteur en scène Chawki Bouzid lui a valu un rôle dans ‘L'Empereur'. Sacré meilleur second rôle féminin pour cette pièce, Nadia Larini multiplie les expériences, enrichit son parcours, fructifie ses capacités d'interprétation, affine sa sensibilité et développe son approche pour la scène. Et au fil des expériences, elle parvient à composer sa propre personnalité, qu'elle impose d'une façon saisissante et convaincante au grand public. A noter enfin que Nadia Larini a fait du cinéma et de la télé (‘Mascarades, Mustapha Ben Boulaïd, Djoha, Djourouh el-Hayat et ‘Douar Echaouia').