Point n Plus de soixante millions d'enfants n'ont pas été enregistrés à la naissance et un enfant sur cinq meurt avant l'âge de cinq ans. Les conditions de vie d'une grande partie des enfants en Afrique sont déplorables, et ce, faute d'investissements consacrés à l'enfance. Ce constat a été fait, hier, par Manuel La Fantaine, représentant de l'Unicef en Algérie, lors d'une cérémonie organisée à l'occasion de la Journée de l'enfant africain au CNFPS d'Alger et à laquelle ont participé, outre le Dr Saïd Barkat, ministre de la Solidarité nationale, un nombre important de représentants du corps diplomatique des pays africains. D'après le représentant de l'Unicef, quelque 63 millions d'enfants sont nés à travers le continent noir sans enregistrement, et donc, sans identité, ce qui les mène vers la marginalisation en termes de scolarité et de sécurité sociale. Pis, un enfant sur cinq, constate-t-il, meurt avant l'âge de cinq ans, à cause notamment de la malnutrition et des conditions misérables dans lesquelles se trouvent des millions de familles dans les villes et les villages africains. Expliquant les raisons d'un tel drame, le conférencier estime que les gouvernements des pays africains ont mal investi dans l'enfance à cause de l'absence d'une stratégie de développent et de gestion des ressources. «Le fait de monter le budget de l'éducation de 1% par rapport au PIB entraîne une réduction de la pauvreté de 17% dans le pays», rappelle-t-il. Concernant le cas de l'Algérie, M. La Fantaine souhaite qu'on s'occupe un peu plus des enfants habitant les endroits éloignés, et ce, en leur consacrant des budgets supplémentaires. «Il faut mettre des programmes bien ciblés en direction des enfants en détresse», a-t-il insisté, en soulignant que le thème de cette année est justement la planification et la budgétisation de l'enfance. Certes les indicateurs de développement de l'enfance se sont beaucoup améliorés en Algérie, néanmoins, estime-t-il, il faut faire en sorte d'aller toujours de l'avant pour réduire au maximum les différents fléaux sociaux comme la déperdition scolaire dont le nombre est quand même très élevé en Algérie. Selon le représentant de l'Unicef, notre pays consacre 5% de son PIB au secteur de l'éducation nationale. Pour sa part, le ministre de la Solidarité nationale a passé en revue les différentes réalisations dans le domaine du développement en général et de l'enfance en particulier qui ont permis d'améliorer la situation de nos enfants. D'après lui, les investissements dans le domaine de l'enfance ont atteint 45% du PIB en rappelant le nombre d'infrastructures réalisées jusque-là en termes d'écoles, d'universités, de centres de santé…«Avoir 8 millions d'élèves et 24 000 écoles ce n'est pas rien», remarque-t-il, rappelant que le taux de scolarité en Algérie est de 97%. M. Barkat estime aussi que l'espérance de vie est passée de 48 ans au lendemain de l'indépendance à 76 ans actuellement, ce qui explique, d'après lui, la grande importance donnée par les autorités algériennes à l'être humain en général et à l'enfant en particulier...