Le procès du «cannibale de Rouen», un homme accusé d'avoir tué en 2007 un codétenu dans la prison de Rouen, et d'avoir partiellement dévoré ses poumons pour «prendre son âme», s'est ouvert ce lundi. Petit homme au cheveu rare et court, à la barbe taillée et au visage marqué par des tatouages, Nicolas Cocaign est accusé d'avoir tué le 2 janvier 2007 Thierry Baudry, 41 ans, à la suite d'une querelle sur l'hygiène dans la cellule. Obéissant à «une pulsion d'agressivité», Nicolas Cocaign, alors âgé de 35 ans et qui attendait d'être jugé pour une tentative de viol, avait frappé à coups de poings et de pieds ainsi qu'avec une lame de ciseaux son co-détenu, avant de l'achever en l'étouffant avec des sacs-poubelles. Puis, il avait préparé son repas du soir avec l'intention de manger le coeur de sa victime. Avec une lame de rasoir, il avait découpé le thorax de sa victime, enlevé une côte et prélevé un morceau de poumon. Il en avait mangé une partie crue, avant de faire cuire le reste avec des oignons sur un réchaud de fortune. Un troisième détenu, présent dans la cellule, n'avait pas osé intervenir. Il s'est suicidé en prison en 2009. Surnommé le «cannibale de Rouen» par la presse et les détenus, Nicolas Cocaign est accusé d'homicide volontaire accompagné d'actes de torture et de barbarie. Une majorité des experts qui l'ont examiné ont conclu à sa responsabilité pénale partielle, en considérant que son discernement n'était pas «aboli» au moment des faits, mais simplement «altéré».