Résumé de la 29e partie n Le roi accorde un délai au chaouch : «Si dans une semaine, tu ne trouves pas de réponse à mon énigme, tu seras décapité.» Il rentre chez lui. Toujours sous le coup de l'émotion, il tremble de tous ses membres. — Qu'as-tu ? lui demande sa femme, tu es malade ? Il soupire. — Hélas, comme j'aurais aimé être malade… je me mettrais au lit, je prendrais une potion et, le lendemain, je me sentirais mieux ! La femme est surprise. — Dis-moi ce que tu as… — Je suis si las que je ne peux parler… — Repose-toi ; plus tard tu nous raconteras ce qui t'arrive. La famille du chaouch est très pauvre. Elle compte, outre le père et la mère, trois filles et deux garçons. Le père est chaouch au souk, les fils, eux, sont bûcherons, gagnant leur vie à couper du bois dans les forêts et à le vendre. La mère s'occupe de la maison et travaille, quand on la sollicite, pour les voisines. les filles sont à la maison. L'aînée, Aïcha, est très laide, mais très bonne et surtout très intelligente, les deux autres sont belles mais idiotes et méchantes… Aïcha aide sa mère et, quand elle travaille ailleurs, s'acquitte de toutes les tâches domestiques : chaque matin, de bonne heure, elle va chercher de l'eau à la fontaine voisine, elle lave le sol de l'unique pièce de la maison, prépare le repas, s'occupe des quelques bêtes que la famille possède, va à l'oued laver le linge et le soir venu, alors que tout le monde dort, elle file la laine ou tricote. Ses sœurs, au lieu de l'aider, passent leurs journées à se prélasser, à se peigner et à se regarder dans des morceaux de glace, se demandant qui est la plus jolie. Souvent, la mère se met en colère, en voyant ses autres filles jouer les coquettes. — Au lieu de vous regarder inlassablement dans vos miroirs, vous feriez mieux d'aider votre sœur qui est la seule à trimer. — Nous nous faisons belles dans l'espoir qu'on vienne demander notre main, répondent les filles, sans cesser de se mirer dans leurs glaces. La mère, découragée par tant d'inconscience, hausse les épaules. — Qui viendra demander la main de filles de chaouch ? Aïcha vient vers sa mère et la console. —Mère, ne désespère pas... La Miséricorde de Dieu est sans limite ! Notre situation va changer un jour... La mère veut bien espérer mais ce qui vient de se passer, aujourd'hui, est plutôt inquiétant. Le chaouch est rentré précipitamment, tremblant de tout son corps, et il a dû se mettre au lit pour reprendre ses forces. Les filles ont vu leur père rentrer mais seule Aïcha est inquiète. — Mère que se passe-t-il ? Père a l'air souffrant ! — Hélas ma fille, il est tellement ému et ne parvient pas à me dire ce qu'il lui arrive ! Aïcha répond. — Laisse-le reprendre ses esprits, il nous racontera ce qu'il lui arrive. Nous pourrons peut-être l'aider… (à suivre...)