Résumé de la 1re partie Khedidja est en colère contre son mari qui vient d?accorder la main de sa fille à un moudjahid. Et Khedidja continue à crier sa hargne et son désespoir tandis que, silencieuse, le c?ur transporté d?une joie immense, Zohra se met à balayer le haouch en songeant à Mourad... Mourad, le fils des Beni Selmane, un douar situé à quelques kilomètres du village... Zohra ne l?a vu qu?en photo, que sa mère avait retirée fièrement de son corsage quand, deux jours plus tôt, elle était venue demander sa main. «Ta fille est belle comme le soleil, Khedidja ma s?ur, et mon fils est comme el-gmar... Regarde !» Sans enthousiasme, Khedidja avait fixé le beau visage viril et souriant de Mourad, et avait tendu la photo en silence. «Qu?en dis-tu ? Hein ? Et c?est un brave, ajoute Esalmania en levant le bras. Il se bat comme un lion pour sa patrie. ? Je ne peux rien te dire, avait répondu Khadidja d?un ton traînard. Laissons le père décider et je te rendrai la réponse.» C?est la s?ur de Mourad, qui avait rejoint Zohra dans la pièce voisine, qui lui remit la photo. Zohra l?avait regardée longuement et quand elle tendit le bout de carton, elle sentit son c?ur déborder d?un sentiment qu?elle n?avait encore jamais connu. «Tu peux la garder, Zohra... elle est pour toi.» Confuse, Zohra fit un geste de refus, mais l?autre la lui glissa dans la main et lui dit : «Je suis sûre que cela va marcher ! Garde-la !» Cette nuit-là et la nuit suivante, Zohra avait gardé la photo de Mourad sous son oreiller en songeant à lui : «Il est beau et courageux... c?est un djoundi, un brave parmi les braves... Quelle chance !» Elle songe un moment à l?attitude de sa mère, mais elle se tranquillise aussitôt quand elle se rappelle que Sidi a donné sa parole au père de Mourad, elle ne peut plus rien faire... Deux mois plus tard, le mariage a lieu. La mariée, vêtue de ses plus beaux atours, est montée sur une mule superbement harnachée, guidée par le grand frère de Mourad. Les femmes suivent dans leurs gandouras multicolores, en chantant, poussant de temps à autre de stridents youyous qui se perdent dans la plaine suivies du «hrim» silencieux de la famille de la mariée. (à suivre...)