Résumé de la 118e partie n Julia avait raison, la raquette cachait des pierres précieuses. Mais maintenant elle a peur : deux personnes sont déjà mortes… Elle (Julia) regarda son petit réveil : 10 heures et demie. Elle respira à fond, puis éteignit la lumière. Personne ne devait rien remarquer d'inhabituel. Elle écarta un peu le rideau. C'était la pleine lune, et elle pouvait très nettement voir sa porte. Elle s'assit sur le bord de son lit. A la main, elle tenait la plus lourde de ses chaussures. «Si quelqu'un essaie d'entrer, se dit-elle, je taperai sur le mur aussi fort que je pourrai. Mary King est dans la chambre à côté, et ça la réveillera. En plus, je crierai — de toute ma voix. Et alors, si beaucoup de gens viennent, je dirai que j'ai eu un cauchemar. Tout le monde peut bien avoir des cauchemars, après tout ce qu'il s'est passé ici.» Elle attendait. Le temps passait. Alors, elle l'entendit —, un faible bruit de pas dans le couloir. Les pas s'arrêtèrent devant sa porte. Un long silence. Et puis elle vit tourner la poignée. Allait-elle hurler ? Non, pas encore. On poussa la porte — à peine. Mais la commode la bloquait. Dans le couloir, la personne devait être perplexe. Un autre silence. On frappa à la porte, très doucement. Julia retenait sa respiration. Une pause. On frappa de nouveau —, mais toujours doucement, de manière assourdie. «Je dors, s'encouragea mentalement Julia. Je n'entends rien.» Qui donc pouvait bien frapper à sa porte au milieu de la nuit ? Si c'était quelqu'un qui en avait le droit, on appellerait, on secouerait la poignée, on ferait du raffut. Mais cette personne-là ne pouvait pas s'offrir le luxe de faire du tapage... Longtemps, elle resta ainsi assise. On ne frappa plus. La poignée ne bougea plus. Mais Julia demeurait tendue, sur ses gardes. Elle ne sut jamais quand le sommeil avait fini par la submerger. Au matin, la cloche du collège l'éveilla, couchée dans une position des plus inconfortables, au bord de son lit. Après le petit déjeuner, les jeunes filles remontèrent dans leurs chambres pour faire leur lit, descendirent dans le grand hall pour les prières, puis se dispersèrent dans les différentes salles de classe. Profitant de ce moment où les pensionnaires se bousculaient dans toutes les directions, Julia entra dans une des salles, en ressortit par une autre porte, se joignit à un groupe qui faisait à grands pas le tour du bâtiment, plongea derrière un bouquet de rhododendrons, effectua une série de détours stratégiques et finit par arriver au mur qui ceinturait le parc à l'endroit où les branches épaisses d'un tilleul retombaient presque jusqu'au sol. Julia, qui avait grimpé aux arbres toute sa vie, l'escalada sans difficulté. Entièrement cachée par le feuillage, elle se cala contre le tronc et attendit en regardant, de temps en temps, sa montre. (à suivre...)