Résumé de la 123e partie n Hercule Poirot informe miss Bulstrode que Julia est chez lui et qu'il se propose de la ramener au collège… Hercule Poirot s'était préparé à affronter le préjugé insulaire qu'une directrice de collège aurait pu nourrir à l'encontre des étrangers chaussés de bottines vernies à bout pointu et porteurs de moustaches grandioses. Mais il éprouva une agréable surprise : miss Bulstrode le salua en femme qui sait son monde. Elle aussi, pour sa plus grande satisfaction, connaissait tout de lui. — C'était très aimable à vous, monsieur Poirot, lui dit-elle, de nous téléphoner si promptement pour apaiser notre anxiété. D'autant plus que nous ne nous étions pas encore inquiétées. Elle se tourna vers Julia : — Personne n'avait remarqué votre absence lors du déjeuner, Julia. Tant de jeunes filles nous ont été retirées, ce matin, et il y avait tellement de places libres à table, que la moitié du collège, je crois, aurait pu manquer sans que nous éprouvions la moindre inquiétude. Elle s'adressa à Poirot : — Ce sont là des circonstances inhabituelles. Je puis vous assurer que, normalement, nous ne sommes pas aussi négligentes. Après votre appel téléphonique, je suis montée à la chambre de Julia, et j'ai trouvé son message. — Je ne voulais pas que vous pensiez que j'avais été enlevée, expliqua Julia. — J'apprécie l'intention. Mais il me semble, Julia, que vous auriez pu me prévenir de ce que vous projetiez de faire. — J'ai pensé qu'il valait mieux que non. «Les oreilles ennemies nous écoutent», cita-t-elle tout à trac en français. — Apparemment, Mlle Blanche n'a pas encore fait grand-chose pour améliorer votre accent, riposta miss Bulstrode avec un sourire. Mais je ne vous reproche rien, Julia. Maintenant, dit-elle à Poirot, je veux savoir exactement ce qui s'est passé. — Vous permettez ? lança le détective. Il traversa la pièce, ouvrit la porte, regarda au-dehors, puis referma le battant dans un geste théâtral. Il revint, souriant. — Nous sommes seuls, affirma-t-il, mystérieux. Nous pouvons continuer. Miss Bulstrode le regarda, regarda la porte, puis regarda de nouveau le détective. Ses sourcils se levèrent. Poirot lui retourna sereinement son regard. Très lentement, miss Bulstrode inclina la tête. Puis elle retrouva sa vivacité : — Très bien, Julia, racontez-nous tout, maintenant. Julia entama son récit : l'échange des raquettes, la femme mystérieuse. Et, pour finir, la découverte du contenu du manche. Miss Bulstrode se tourna vers Poirot. Il opina doucement du bonnet : — Mille Julia nous a tout rapporté correctement. J'ai pris en charge ce qu'elle a bien voulu venir me confier. Le tout est maintenant placé en sécurité dans une banque. Je pense, par conséquent, que vous n'avez pas à redouter ici de nouveaux événements de nature déplaisante. — Je vois, médita miss Bulstrode, je vois. (à suivre...)