Résumé de la 115e partie n Jennifer a beau argumenter, mais sa mère n'en démord pas, tu rentres aujourd'hui. Ton père y tient. Moi, je trouve qu'elle ne ressemble à personne. Elle est différente de tous les gens que j'ai pu rencontrer. — Oui, bien sûr. Elle est différente. Elle n'a pas la même silhouette, j'entends. La personne à laquelle je pensais était du genre obèse. — Je n'arrive pas à imaginer miss Rich obèse. — Jennifer ! vociféra Mrs Sutcliffe. — Ce que les parents peuvent être exaspérants ! bougonna Jennifer. Des histoires, des histoires et encore des histoires... Ils ne s'arrêtent jamais. Je trouve vraiment que tu as de la chance que... — Je sais. Tu me l'as déjà dit. Mais, en ce moment, si tu permets, je préférerais que maman soit nettement plus près de moi, et pas à bord d'un car à l'autre bout de l'Anatolie. — Jennifer !... — J'arrive. Julia se dirigea vers le pavillon des sports en traînant les pieds. Son pas ne cessa de ralentir. Elle finit par marquer une halte. Sourcils froncés, elle ne bougea plus, perdue dans ses pensées. La cloche du déjeuner sonna, mais elle l'entendit à peine. Elle fixa des yeux la raquette qu'elle tenait à la main, avança d'un pas ou deux, puis fit demi-tour et repartit d'une démarche résolue vers le bâtiment principal. Elle y pénétra par la grande porte, qui était interdite aux élèves, ce qui lui permit d'éviter de rencontrer d'autres pensionnaires. Le hall était vide. Elle monta les escaliers quatre à quatre jusqu'à sa petite chambre, regarda vivement autour d'elle, puis, soulevant son matelas, glissa sa raquette dessous. Après quoi, s'étant recoiffée rapidement, elle redescendit, très calme, à la salle à manger. Ce soir-là, les jeunes filles s'en furent se coucher plus calmement que d'ordinaire. Ne serait-ce que parce que leur nombre s'était fortement réduit. Trente d'entre elles, au moins, étaient rentrées chez elles. Les autres réagissaient selon leurs tempéraments divers : par l'excitation, par l'agitation ou par un fou rire d'origine purement nerveuse. Mais la plupart demeuraient silencieuses et pensives. Julia Upjohn, discrète, fut parmi les premières à monter. Arrivée dans sa chambre, elle referma la porte et demeura un moment à écouter les mur-mures, les rires, les bruits de pas et les échanges de bonsoirs. Puis le silence tomba - ou un quasi-silence. Des voix étouffées résonnaient à distance, tandis que s'achevaient les allées et venues à la salle de bains. La porte n'avait pas de verrou. Julia coinça une chaise sous la poignée. Cela lui donnerait l'alarme si quelqu'un voulait entrer. Mais personne, sans doute, ne tenterait de faire irruption. Il était strictement interdit aux pensionnaires de se rendre dans les chambres de leurs condisciples, et seule miss Johnson y pénétrait, lorsque l'une de ses pupilles était malade ou dolente. (à suivre...)