Bilan n L'Equipe nationale algérienne est enfin rentrée au pays suite à son élimination au premier tour du Mondial-2010, après trois matches au cours desquels elle a récolté un seul point, face à l'Angleterre, et en ne marquant aucun but. Dans un sentiment mitigé, entre déception, regret et frustration, les Algériens ont ravalé leurs espoirs de voir leur sélection nationale, celle qui les a fait rêver depuis deux ans maintenant, rentrer au pays sans gagner le moindre match, sans marquer le moindre but, et pourtant elle était au bord d'une qualification historique pour le second tour d'une Coupe du monde, performance que ses devancières de 1982 et de 1986 n'ont pas pu réaliser. Aujourd'hui, chacun y va de ses commentaires et de ses analyses en guise de bilan de cette participation qui, il y a un an seulement, n'était pas vraiment dans les objectifs de la Fédération algérienne de football, et encore moins dans l'esprit de toute une nation. Il a suffi d'une victoire contre l'Egypte, à Blida (3 à 1), puis d'une autre face à la Zambie à Chililabombwe (2 à 0), pour que toute l'Algérie commence à rêver sérieusement d'une place au gotha du football mondial au pays de Mandela. L'espoir du football algérien s'est réveillé comme un volcan qui était en dormance depuis vingt-quatre ans, charriant avec lui un parcours extraordinaire semé de joie, de bonheur, de liesse populaire, de suspense, de larmes, de colère et d'une délivrance finale qui a embrasé tout le pays, contaminant même d'autres contrées dans le monde, là où résident les Algériens. Les spécialistes ont été unanimes à dire que l'Algérie s'est beaucoup plus contentée de défendre, en s'appuyant sur son atout majeur (la défense) que de développer son jeu habituel, chatoyant, fait de technique et de passes courtes. De plus, Saâdane a dû changer trois fois de schéma de jeu passant d'un dispositif prudent avec 4 défenseurs, 4 milieux et 2 attaquants, face à la Slovénie, à un 4-5-1, avec seul Matmour en pointe qui a permis de contrer les Anglais lors de la seconde rencontre. Lors du troisième et dernier match du groupe C face aux Etats-Unis, les Algériens, qui devaient marquer au moins deux buts et défendre en même temps, sont passés à un 4-2-2-1 en incorporant Djebbour en pointe épaulé par Ziani, à gauche, et Matmour, à droite. Une stratégie qui s'est révélée encore une fois inefficace pour les Algériens qui n'ont pas réussi à mettre fin à leur stérilité offensive. Evidemment, avec des si on construirait des châteaux en Espagne et on aurait passé un premier tour qui nous tendait les bras, si Ghezzal n'était pas sorti avec un rouge au bout de treize minutes seulement passées sur le terrain ; si Chaouchi n'avait pas commis sa boulette sur le but slovène ; si Saâdane n'avait pas raté ses coachings, et avait osé un peu plus lors des deux premiers matchs en privilégiant un jeu plus offensif au détriment d'un football craintif qui va à contre-courant de notre tempérament d'aller vers l'avant. Et si, si et si... Il est certain que l'Algérie a quitté le Mondial-2010 avec un goût d'inachevé, du fait qu'elle a laissé la plupart des observateurs sur leur faim cachant mal un potentiel immense qui n'attendait qu'à être plus mis en valeur.