Supériorité n Le Brésil n'a pas eu trop de peine, hier, lundi à l'Ellis Park de Johannesburg, pour se défaire d'une équipe chilienne complètement dépassée (3-0) et se hisser en quarts de finale du Mondial-2010 où l'attendent les Pays-Bas. Au bonheur des puristes de la balle ronde, le Brésil-Chili d'hier, lundi, a été fidèle aux traditions des précédentes rencontres entre les deux équipes qui ont toujours connu beaucoup de buts. Pour ce derby 100% sud-américain, le sélectionneur brésilien Dunga a récupéré Kakà, suspendu face au Portugal, mais a dû se passer des services d'Elano et Felipe Melo, blessés et remplacés par les milieux droit et gauche Dani Alves et Ramires. Les deux équipes ont entamé prudemment la rencontre, se contentant de faire circuler le ballon et d'observer l'évolution de l'adversaire. Mis à part le tir des 30 mètres du Brésilien Gilberto Silva à la 9e minute, difficilement repoussé par le gardien de but chilien Bravo, la première mi-temps a été avare en occasions de but. Il aura fallu attendre la 35e minute pour voir ce 8e de finale se débrider grâce à Juan qui, sur un corner de Maicon, monte plus haut que les défenseurs chiliens pour catapulter d'un joli heading le cuir au fond des filets (1-0). Trois minutes plus tard, Luis Fabiano est à la conclusion d'un joli mouvement collectif entre Robinho et Kakà (2-0, 38'). C'est avec un avantage confortable de deux buts pour les quintuples champions du monde que l'arbitre anglais Webb renvoie les 22 acteurs aux vestiaires. Après la pause-citron, c'est le même scénario qui s'est répété entre deux équipes qui ont continué à s'observer pendant 15 minutes avant de voir Robinho, bien servi par Ramires, sceller définitivement le sort de la rencontre en mettant le ballon hors de portée du gardien et capitaine chilien, Bravo (3-0, 59'). Les Chiliens, complètement dépassés par le rythme imposé par leur adversaire du jour, ont dû attendre la 75e minute pour avoir leur première occasion du match par l'intermédiaire de leur dangereux attaquant Suazo qui voit son tir sorti en corner par le portier Julio Cesar. Ce même Suazo décoche, deux minutes plus tard, un tir vicieux qui finit sur la barre transversale du gardien de l'Inter Milan. Le reste de la rencontre a été une démonstration de force du Brésil qui a failli à plusieurs reprises corser l'addition, n'était la maladresse de ses attaquants. Sans forcer son talent, la sélection auriverde a confirmé une nouvelle fois qu'elle reste le favori numéro un pour brandir la coupe le 11 juillet prochain à Johannesburg. Le quart de finale vendredi à Port Elizabeth (15h 00 heure algérienne) contre les redoutables Néerlandais, qui s'étaient qualifiés plus tôt en battant la Slovaquie (2-1), s'annonce toutefois indécis et promet une confrontation ouverte à tous les pronostics. Dunga : «Face aux Pays-Bas, il faudra jouer vite» l «Nous devons toujours nous améliorer, dans tous les secteurs de jeu, mais c'était un très beau match, le Chili a très bien joué, vite, ils faisaient des bonnes passes, mais le Brésil a gardé le contrôle du match. La qualité des joueurs me permet d'être calme, ce groupe se construit depuis trois ans, il bouge peu depuis deux ans. Avec les joueurs, on se comprend en quelques mots, ils savent où ils doivent aller, ce qu'ils doivent faire. Le joueur brésilien est très mature, ils comprennent vite ce dont je veux les convaincre. Si le Chili concentrait sa défense sur le milieu, Kakà allait sur les ailes, permutant avec Robinho, et perturbant la défense. Mais ce que vous avez vu aujourd'hui, ce sont trois ans de travail, et ce match est déjà derrière nous, il faut penser au suivant. Face aux Pays-Bas, il faudra, comme aujourd'hui contre le Chili, jouer vite. Nous savons que c'est une équipe très difficile, très habile techniquement qui pratique un jeu ressemblant au football sud-américain, avec d'excellents joueurs. C'est un pays de tradition footbalistique, nous devons être préparés.» Bielsa : «La supériorité du Brésil était trop grande» l «L'élimination est justifiée, le résultat aurait pu être moins large, mais la supériorité du Brésil était trop grande pour nous. Nous n'avons pas été capables de les freiner. Mon avenir ? Je ne pense pas que ce soit le moment d'en parler. Nous avons fait beaucoup d'efforts pour combler l'écart de niveau entre nos deux équipes, mais c'était dur de trouver les joueurs libres, et les Brésiliens savaient exploiter la moindre faille de notre défense. Et c'est difficile de courir après le score contre le Brésil. C'est une déception, je suis désolé, les joueurs se sont battus pour essayer de montrer le meilleur d'eux-mêmes, ils ont prouvé leur valeur. Les faiblesses du Brésil contre les Pays-Bas ? Comment puis-je vous parler des faiblesses du Brésil après 3-0, c'est absurde...»