Parcours n N'accueillant que le Beechcraft King Air (7 places) à ses débuts dans les années 1980, l'aéroport Ferhat-Abbas a franchi de nombreuses étapes avant l'atterrissage, hier, lundi, du premier Airbus version A 320. A l'origine de cet aéroport sur lequel veille le nom d'une figure emblématique du mouvement national, une plateforme servant d'accueil et d'envol d'avions militaires pendant la Seconde Guerre mondiale, utilisée ensuite par les forces d'occupation durant la lutte de Libération nationale, cette infrastructure, abandonnée depuis 1962, a été reprise peu après pour abriter un aéroclub éphémère. L'idée d'ouvrir cet aéroport au trafic aérien pour les liaisons entre Jijel et la capitale avait «timidement» germé au début des années 1980 : de petits «coucous» du type Beechcraft King Air (7 places) avaient alors annoncé le baptême de l'air de ce qui fut l'aéroport d'El-Achouet, au cœur d'une paisible contrée verdoyante. La piste d'atterrissage, dans un état lamentable, accueillait alors ce type d'aéronef que des vents forts «balayaient» dans les airs entre Jijel et la capitale. Ces petits avions faisaient quand même le plein, au vu du tarif en vigueur à l'époque. Les rotations en aller retour entre ces deux villes se faisaient deux ou trois fois par semaine. L'aérogare, quant à elle, se limitait à une petite «bicoque» rappelant vaguement un chalet de montagne suisse, où les passagers étaient confinés pendant des heures dans l'attente d'embarquer, avec très peu de commodités. Ce fut ensuite au tour du «Fokker», d'une capacité de 40 places, de se poser sur le tarmac, après le lancement de quelques travaux de réhabilitation de l'aéroport. Dans la foulée, la piste d'atterrissage a été agrandie pour permettre l'accueil d'avions gros-porteurs, tels des Boeing 727, dont le premier avait atterri, à titre d'essai, en mars 1996. Les récents programmes de modernisation des infrastructures aéroportuaires nationales ont profité à la région de Jijel, aujourd'hui dotée d'une nouvelle aérogare de 6 000 m2, plus fonctionnelle, en mesure de booster le trafic aérien, entre Jijel et d'autres villes du pays d'une part, et avec des villes européennes d'autre part. Le projet en voie d'achèvement a bénéficié d'une enveloppe de plus de 700 millions de dinars, selon les responsables en charge du secteur des transports. Aujourd'hui, cette plateforme aéroportuaire s'est frayé un chemin du fait qu'elle contribue activement à l'essor socioéconomique de la région. De vocation régionale, l'aéroport de Jijel a obtenu aujourd'hui un statut d'aéroport international avec les premières liaisons avec des villes françaises comme Paris, Lyon et Mulhouse. Demain, ce seront d'autres dessertes, selon des responsables de la compagnie nationale Air Algérie. Une ouverture aérienne qui servira sans doute au développement des terres de la région et qui touchera plusieurs secteurs.