Affaire Va-t-on se rendre compte, des années plus tard, que l?organisation des droits de l?Homme n?était qu?un paravent ? Kamel Rezzag Bara, l?ex-président du défunt Observatoire national des droits de l?Homme, a-t-il affirmé, un jour, à des représentants des familles des disparus son «incapacité à pénétrer dans certains endroits où peuvent être détenues des personnes portées disparues depuis des années» ? C?est un véritable pavé dans la mare que vient de jeter Mme Kouidri de l?association des familles des disparus en affirmant cela au cours de l?émission Actuel diffusée hier sur les ondes de la radio Chaîne III. « Rezzag Bara nous a laissé un legs. Il nous a avoué son incapacité de pénétrer dans certains endroits où peuvent être détenues bien des personnes disparues», a-t-elle déclaré. Ce à quoi Me Ksentini, président de la commission ad hoc installée par le président de la République pour élaborer un «travail de réflexion» sur la question des disparus, a rétorqué : «Je n?ai trouvé aucun document prouvant ces dires quand j?ai pris les destinées de la Commission nationale de promotion et de protection des droits de l?Homme qui a remplacé l?Ondh.» Outre Mme Kouidri et Me Farouk Ksentini, Me Bouchaïb de l?association Soumoud qui regroupe les familles des personnes enlevées par les groupes armés, était sur le plateau pour débattre du sujet. Pour autant, les producteurs de l?émission ont regretté l?absence de l?association SOS disparus malgré l?invitation qui lui a été adressée. Cela dit, si tous les invités se sont félicités de la mise en place du mécanisme ad hoc chargé de jouer le rôle de «médiateur» entre les autorités et les familles des disparus, il n?en demeure pas moins que le représentant de l?association Soumoud pense que ce dispositif n?a pas pris en considération, à sa création, la question des personnes enlevées par les terroristes. Alors que Mme Kouidri a estimé que «la mise en place de ce mécanisme est certes quelque chose de positif, mais cela reste insuffisant». Pour Me Ksentini, «si le comité ad hoc n?arrive pas à réaliser les objectifs qui lui ont été assignés au bout de 18 mois, nous demanderons un délai supplémentaire. Si cela s?avère encore insuffisant, nous appellerons à la constitution d?une commission d?enquête». La représentante des familles des disparus a, par ailleurs, affirmé être en possession de documents qui prouvent que «ce sont les services de sécurité qui ont enlevé bien des personnes». Elle citera, preuves à l?appui, l?exemple de deux personnes emprisonnées et qui n?ont plus donné signe de vie depuis.