L'absinthe est connue, depuis longtemps, pour ses vertus médicinales. Un papyrus égyptien, datant du XVIe siècle avant J.-C. signale une plante dans laquelle certains auteurs ont reconnu l'absinthe. Les médecins grecs, chinois, indiens, romains et musulmans citeront l'absinthe et vanteront ses propriétés qui seront, en grande partie, confirmées par la science moderne. L'absinthe est tonique, stimulante, fébrifuge (fait tomber la fièvre), vermifuge (contre les vers, ascarides et oxyures), emménagogue (qui provoquent ou facilitent les règles), stomatiques (stimulent l'estomac), diurétiques (provoque l'urine), résolutive (dissout les engorgements), antiseptique, etc. Dans l'antiquité et au Moyen-Age, on a même utilisé l'absinthe comme antipoison. Pendant des siècles, elle a joué le rôle de panacée au même titre que la sauge. Au Moyen-Age, les apothicaires européens préparaient des potions «miracles», censées guérir toutes les maladies : c'est le cas de la «confection hameche», «pilules de Nicolas de Salerne», «sirop cachectique d'Arras», etc. Au XIXe siècle, il reste encore des gens pour penser que l'absinthe est la plante la plus utile sur le plan médical. Cependant, la réputation de l'absinthe a subi un coup quand, à partir du XVIIIe siècle, on s'est mis à produire, à partir de la plante, une boisson alcoolisée, appelée «absinthe». On procède par macération de grande et petite absinthe, d'anis vert, du fenouil et de l'hysope, dans de l'eau et de l'acool. Cette boisson, qui s'est répandue très vite, a causé des ravages dans les populations, c'est pourquoi elle a été interdite dans de nombreux pays.