La Coupe du monde-2010 n'a toujours pas livré ses secrets les plus enfouis, surtout après le déroulement, hier, de la seconde partie des quarts de finale, qui a vu l'Allemagne écraser la pauvre Argentine sur le score de (4 à 0) et l'Espagne l'emporter petitement face au coriace Paraguay (1 à 0). Du coup, les probabilités restent ouvertes : la finale, prévue le 11 juillet prochain à Johannesburg, pourra opposer deux anciens vainqueurs, l'Allemagne (3 fois) à l'Uruguay (2), ou bien l'une de ces deux équipes à une nation qui n'a jamais inscrit son nom parmi celles qui ont été déjà sacrées, en l'occurrence les Pays-Bas et l'Espagne, ou carrément on assistera à une finale inédite entre ces deux dernières pour une première. En effet, ni les Néerlandais de Johann Cruijff, finalistes malheureux en 1974 face aux Allemands de Beckenbauer, ni les Espagnols, qui accèdent pour la première fois au dernier carré (si l'on considère que lors de l'édition de 1950 il s'agissait d'un second tour), n'ont goûté à la saveur d'un sacre en coupe du Monde. Les paris restent ainsi ouverts, même si l'Allemagne de Joachim Löw demeure l'équipe la plus impressionnante de ce tournoi sud-africain pour avoir déjà passé trois cartons : (4 à 0) face à l'Australie, (4 à 1) face à l'Angleterre et (4 à 0) contre l'Argentine de Diego Maradona qui caressait le rêve de gagner le trophée comme l'ont fait avant lui le Brésilien Zagallo et le Kaiser Beckenbauer. Seulement, le Pibe de Oro n'était plus sur le terrain, comme en 1986, pour faire la différence, ni n'était la réincarnation de Carlos Bilardo, le fin tacticien vainqueur lors de l'édition Mexicaine. Même Messi, considéré comme le meilleur joueur au monde, n'avait ni le poids ni le vécu nécessaires pour éviter à son équipe une cinglante leçon de football prodiguée par une Allemagne impressionnante. Autant dire que la Nationalmannschaft est le grand favori de cette 19e édition, affichant une ambition sans faille, un talent fou, un mental envié par tous et une réussite des champions. Joachim Löw ne s'en cache pas : «Il reste deux matchs. Le trophée est maintenant à notre portée. Aujourd'hui, nous étions très disciplinés, mais nous avions aussi la volonté de faire l'effort supplémentaire. Je suis très fier de cette équipe, la façon dont elle a joué en seconde période était excellente. L'équipe a joué en champions», a conclu l'ancien adjoint de Klinsmann qui retrouve l'Espagne en demi-finale, pour une revanche du dernier Euro 2008 perdu devant cette même Roja. Une sélection ibérique qui a eu du mal à se débarrasser d'une vaillante et accrocheuse équipe paraguayenne qui a joué de malchance en ratant un penalty par Cardozo qui aurait pu changer la donne. Mais la Roja, avec un brillantissime David Villa (meilleur buteur avec 5 buts) est dans les temps de passage et le Paraguay rejoint le duo latino Brésil - Argentine, pourtant donné favori pour jouer le titre. Cette fois, l'Europe tient son destin entre les mains de gagner pour la première fois une Coupe du monde hors du Vieux continent en plaçant trois équipes dans le dernier carré. Car n'oublions pas les Pays-Bas qui, grâce à une attaque de feu emmenée par Sneijder et Robben, reste sur une série impressionnante de 25 matchs consécutifs sans défaite, dont cinq lors de ce Mondial pour lequel elle est la première nation à s'être qualifiée. Reste l'étonnant Uruguay qui défendra l'honneur perdu des Sud-Américains quarante ans après avoir accédé aux demi-finales, c'était en 1970 au Mexique, mais qui se présentera sans son buteur Luis Suarez qui s'est sacrifié en sauvant son équipe face au Ghana après avoir provoqué un penalty à la dernière minute des prolongations que Gyan ratera lamentablement. Solide, compacte, collective et très tactique, la Céleste s'appuiera une fois encore sur son mentor «Don Diego» Forlan pour retrouver ses heures de gloire, elle qui a gagné le premier titre de l'histoire en 1930 et fait pleurer le Brésil chez lui vingt ans après.