Paradoxe n Malgré le nombre important de médecins spécialistes formés chaque année dans les différentes facultés de médecine, notre pays enregistre encore un déficit dans le domaine. Selon le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, notre pays enregistre «un grave déficit» dans certaines spécialités, telle que l'oncologie. Pourtant, selon des statistiques officielles, ce sont quelque 2 000 universitaires qui sortent, chaque année, des différentes facultés de médecine du pays. Avec ces chiffres, et sachant que l'Algérie compte 9 facultés de médecine sur le territoire national, le manque de spécialistes persiste toujours. En 2009, quelque 1 428 médecins spécialistes ont été formés au niveau national, selon le recteur de la faculté de médecine d'Alger, le professeur Moussa Arrada. Il a affirmé que les quelques spécialités qui accusaient un certain déficit notamment à l'intérieur du pays ont bénéficié de nouveaux médecins spécialistes en pédiatrie (140), anesthésie-réanimation (125), gynécologie-obstétrique (88), radiologie (50), chirurgie générale (86), médecine interne (54) et traumatologie-orthopédie (76). Les facultés de médecine ont également formé 44 spécialistes en médecine physique et rééducation fonctionnelle, 25 en oncologie, 7 en radiologie, 39 en ophtalmologie, 33 en pneumologie, 69 en neurologie et 42 en cardiologie. La biologie clinique a été dotée de 10 nouveaux médecins cette année. Sur un autre plan, il faut souligner que ce manque est notamment ressenti dans la région des Hauts Plateaux et au sud du pays. Pourtant, Amar Tou avait promis en 2007, lorsqu'il était à la tête du ministère de la Santé, «que le manque de médecins spécialistes serait résolu» en 2009. Le même ministre avait soulevé, en 2007, un manque d'effectif particulièrement au niveau des services spécialisés comme la maternité, l'orthopédie, la psychopédiatrie, la chirurgie, la radiographie, l'orthophonie et la psychomotricité. Toujours dans ce contexte, le Dr Bekkat, président du Conseil de l'ordre des médecins, estime que 48 ans après l'indépendance, l'Algérie souffre toujours de ce manque. «Il y a un déficit de médecins spécialistes. Le secteur public connaît une hémorragie car les spécialistes font leur service civil et s'installent à titre privé donc le secteur public les perd et il y a également ceux qui partent carrément à l'étranger», a-t-il dit. Notons, par ailleurs, que chaque année le ministère de la Santé organise deux opérations de choix des postes pour l'affectation des praticiens spécialistes, lauréats de la dernière promotion du Diplôme d'études médicales spécialisées (Dems). Selon le département de Djamel Ould Abbès, l'affectation des diplômés de 2008 qui a eu lieu du 12 au 16 avril 2009, a concerné 869 médecins spécialistes, un chiffre nettement inférieur à celui de cette année.