Dans un pays vivait Ivan-tsarévitch. Avant de mourir, ses parents lui ont bien recommandé de ne pas faire obstacle au mariage de ses trois sœurs : «Accepte les premiers épouseurs qui se présenteront». Et Ivan-tsarévitch le promit. Un jour, il se promenait avec ses sœurs dans le jardin. Soudain, le ciel devint noir, le vent se leva en tempête. — Rentrons vite, mes sœurs, dit Ivan-tsarévitch. Ils étaient à peine revenus à la maison que le tonnerre gronda ; là, le plafond s'ouvrit et un faucon vola dans la pièce. Il frappa le sol, devint un beau et jeune preux et dit : — Bonjour à toi, Ivan-tsarévitch ! Je venais en hôte, j'arrive en quémandeur demander en mariage ta sœur Daria-tsarévna. — Ma sœur est libre de son choix, répondit le tsarévitch. Si elle y consent, je n'ai rien contre. Daria-tsarévna consentit à épouser le faucon. Ils se marièrent et il l'emmena dans son royaume. Jours après heures, mois après semaines, une année passa. Ivan-tsarévitch se promenait dans le jardin avec ses deux sœurs, quand le ciel devint soudain noir : l'orage menaça. — Rentrons vite à la maison, dit Ivan-tsarévitch. Ils étaient à peine rentrés que le tonnerre gronda ; la foudre tomba, le plafond s'ouvrit et un aigle vola dans la pièce. Il frappa le sol, devint un beau et jeune preux et dit : — Bonjour, Ivan-tsarévitch ! Je venais en hôte, j'arrive en quémandeur demander ta sœur Olga-tsarévna en mariage. Si tu plais à ma sœur, je ne dis rien contre. Epouse-la ! L'aigle épousa Olga-tsarévna et l'emporta dans son pays. Au bout d'une autre année, Ivan-tsarévitch se promenait dans le jardin avec sa plus jeune sœur quand un orage terrible éclata. A peine à la maison, voilà le tonnerre qui gronde, la foudre qui tombe, le plafond qui s'ouvre. Un corbeau vole dans la pièce, frappe le sol, devient un jeune preux, un fier cavalier. Les deux autres étaient beaux, mais lui, il est magnifique ! Et il dit : — Bonjour à toi, tsarévitch ! Je venais en hôte, j'arrive en quémandeur : donne-moi ta sœur Anna-tsarévna en mariage. — Si elle veut de toi, je n'y mets pas obstacle. Mariez-vous ! Anna-tsarévna épousa le corbeau et le suivit dans son pays. Resté seul, Ivan-tsarévitch finit par s'ennuyer. Il se dit : — Je vais voir où mes sœurs habitent, comment elles vivent. Il chemina longtemps et arriva à un champ de bataille. Toute une armée y fut tuée et massacrée. Ivan-tsarévitch s'écria : — S'il y a ici âme qui vive qu'on me réponde ! Qui donc a massacré toute cette grande armée ? Il restait un homme vivant qui lui répondit : — C'est Maria Morevna, beauté altière, qui a massacré notre valeureuse armée ! Ivan-tsarévitch poursuivit sa route. A l'orée d'un bois, il vit des tentes blanches dressées, de toits d'or parées. Maria Morevna, beauté altière, d'une tente sortit, vint à sa rencontre, le prit par la main : — Quel bon vent t'amène, tsarévitch ? Est-ce de bon vouloir que tu cours le monde ou bien contraint et forcé ? — Les vaillants par contrainte ne se dérangent, lui répondit Ivan-tsarévitch. — Alors, puisque rien ne te presse, viens te reposer sous mes blanches tentes. (à suivre...)