Résumé de la 45e partie n Le roi épouse Aïcha : il lui pose comme condition de ne jamais se montrer supérieure à lui, autrement, il la répudierait. Ce jour-là, le roi rend la justice. Ses sujets mais aussi des étrangers, en visite dans le royaume, viennent déposer des plaintes. Un sujet du roi, qui est aussi son domestique, et un étranger se présentent. c'est le sujet qui se plaint. — Sire, voilà cet étranger à qui j'ai accordé l'hospitalité, je l'ai accueilli chez moi, j'ai mis sa mule dans mon étable, en compagnie de ma jument. Or, dans la nuit, ma jument a vêlé et au matin, j'ai été heureux de découvrir une belle pouliche. Quand mon hôte s'est préparé à partir, il a affirmé que c'est sa mule qui a mis bas la pouliche ! Le roi demande à l'étranger de parler. — Sire, quand j'ai voulu partir, la pouliche a suivi ma mule. C'est la preuve que c'est elle qui en est sa mère ! Le roi hoche la tête. — Puisque tu dis qu'elle l'a suivie… Il se retourne vers son sujet. — Est-ce vrai que la pouliche a suivi la mule ? — Oui, majesté, mais… Le roi l'interrompt. — Si la pouliche a suivi la mule, c'est qu'elle lui appartient ! — Mais, majesté… Mais le roi a tranché : — Il suffit, la pouliche revient au propriétaire de la mule ! Le sujet doit céder la pouliche à son hôte, puis, il retourne à son travail. Dans l'après-midi, Aïcha prend le frais, au balcon que recouvre une treille, elle entend des serviteurs discuter. — Le roi s'est montré injuste envers moi, dit l'un d'eux. — Que t'est-il arrivé ? — Un étranger qui voulait s'emparer d'une pouliche que ma jument a mis bas est allé dire au roi que c'est sa mule qui en est la mère... — J'espère que c'est à toi que le roi a donné raison… — Hélas… Pour ne pas offenser, l'étranger, il lui a donné raison et m'a obligé à lui remettre ma pouliche ! — Je suis témoin que tu dis vrai ! — Le roi ne t'a même pas entendu, tu as raison de dire qu'il est injuste ! Aïcha a pitié du pauvre homme et elle est aussi outrée qu'on accuse d'injustice son époux. Elle le connaît maintenant et elle sait qu'il aime la droiture. Après avoir hésité, elle appelle l'homme et lui dit : — Le roi n'est pas injuste mais s'est laissé abuser ! — J'ai perdu ma pouliche, dit l'homme — Demain, quand le roi sera en train de rendre la justice, va le retrouver et dis-lui... Elle lui dicte les mots qu'il faut dire. Ayant fini, elle dit à l'homme. — Bien entendu, tu ne diras pas que c'est moi qui t'ai suggéré cette réponse ! — Non, Votre Majesté, je ne dirai rien ! (à suivre...)