Le seconde version que donne l'hagiographie locale, fait intervenir le miracle, dans l'enfance de Sidi Moussa. Le jeune garçon, orphelin de père, était donc berger et gardait les troupeaux des villageois qui lui versaient un maigre salaire qui suffisait à peine à vivre et à faire vivre sa mère. Un après-midi, après avoir reconduit les troupeaux chez leurs propriétaires, il rentre chez lui ; voilà qu'en passant devant la djemaâ (l'assemblée du village), il aperçoit, étendue, la peau d'une vache. «On a fait une timechret», se dit-il. Et il se réjouit à l'idée de pouvoir manger de la viande ce jour-là. La coutume veut, en effet, que la viande soit distribuée entre tous les villageois, sans exception. Elle exige aussi, sous peine de malédiction, que les parts soient égales et que personne ne soit lésé dans le partage. Il était donc sûr d'avoir sa part de viande. Mais voilà que les personnes chargées de distribuer la viande oublient la famille de Ali. On peut penser aussi que parce que, au moment du partage, il était absent, personne n'a pensé à lui et à sa mère. Le jeune garçon ne le savait pas et, croyant avoir sa part de viande, il a passé la journée à penser au bon couscous que sa mère allait préparer. Et il devait être pressé de rentrer chez lui.