Le responsable d'une organisation islamique a appelé, hier, samedi, à Dakar, les Etats africains à favoriser «la création d'écoles coraniques modernes» et à améliorer la formation de leurs maîtres. Plusieurs centaines de personnes – venues principalement du Sénégal, mais aussi de Gambie, du Mali, de Guinée, des Comores ou de Mauritanie – étaient présentes à l'ouverture de cette «conférence sur la problématique des daâra (écoles coraniques) au Sénégal». Il faut inventer «une école coranique modèle et moderne», a souhaité le médecin sénégalais, Ciré Ly, président de l'organisation Action de solidarité islamique, qui a organisé la conférence. Il a alors clairement fait un distinguo entre les daâra classiques qui ont contribué à «la formation des érudits, des gouvernants et des intellectuels», et ce qu'il a appelé les daâra «sauvages», qui «ne devraient plus avoir droit de cité». « (…) Nous sommes face à des formateurs sans formation (...) simplement mus par des considérations bassement matérielles, qui prennent en otages les enfants (...) et n'hésitent pas à porter atteinte à leur intégrité morale et physique», a-t-il dit. Fin juin, le tribunal des flagrants délits de Dakar avait condamné à un an d'emprisonnement un maître coranique ayant roué de coups deux de ses disciples, des garçons âgés de 9 et 12 ans qu'il faisait mendier.