Plusieurs milliers de personnes ? 7 000 selon la police, 10 000 selon une organisatrice ? ont manifesté, hier, à Paris pour la Journée internationale de la femme, demain, lundi, sur fond de division sur le voile, qui n'a pas épargné la gauche, très présente à deux semaines des élections. Une dizaine de jeunes femmes voilées du collectif une «Ecole pour tous et toutes», bien encadrées par un service d'ordre, avaient d'ailleurs pris place au c?ur du cortège. La présence des femmes voilées était assez marginale par rapport aux deux importants cortèges en présence, dont le Collectif national pour les droits des femmes (Cndf). Derrière des banderoles comme «Emploi, sexualité, laïcité, mixité, les droits des femmes sont menacés», le Cndf, soutenu par les partis de gauche et des syndicats, a d'abord voulu dénoncer la politique sociale du gouvernement. «Nous dénonçons le voile, mais nous disons que les attaques sociales du gouvernement sont toutes aussi graves», selon sa porte-parole, Maya Surduts. La secrétaire d'Etat au programme de la justice, Nicole Guedj, et la porte-parole de Lutte ouvrière (extrême-gauche), Arlette Laguillier, ont défilé à quelques mètres l'une de l'autre. Mme Guedj a affirmé vouloir être «du côté des femmes qui veulent se libérer du joug des intégrismes». Présent avec les autres partis de gauche, le PS soutenait officiellement l'appel du Cndf. Les syndicats et les associations féministes étaient également représentés, comme Antoinette Fouques, fondatrice du Mouvement pour la libération de la femme (MLF), présente en fauteuil roulant.