Dans une rue sombre, clairsemée de taches de lumière, un enfant cherchait quelque chose. ? Tu es sûr de l'avoir perdu ici ? lui demanda un passant qui passait par là. ? Non. ? Alors, pourquoi cherches-tu ici ? ? Parce qu'il y a de la lumière. Et le lendemain, l'enfant était encore là. ? Tu ne l'as toujours pas retrouvé ? ça ne m'étonne pas si tu ne sais pas où tu l'as perdu, lui dit le passant. Tu n'es pas bien malin. Mais l'enfant continuait de chercher. Le quatrième jour, il cherchait encore au même endroit. Le passant repassa le sixième jour. Il vit encore l'enfant en train de chercher. ? Ecoute, lui dit-il, montre-moi où tu as perdu ce que tu cherches. Nous allons y aller ensemble et peut-être qu'à nous deux nous le retrouverons. ? Non ! Et l'enfant rentra chez lui, comme il le faisait à la même heure chaque jour, dans son quartier sombre. Le septième jour, il plut. L'enfant ne vint pas. Ni le lendemain, qui était encore un jour de ciel bas. A la fin de l'après-midi du neuvième jour, il cherchait de nouveau, cette fois sous un soleil éclatant revenu dans la rue. Il allait partir quand un éclat blanc, par terre, attira son regard. C'était un petit dé métallique aux faces rayées, à demi rongé par la rouille, mais qui brillait. Un objet sans valeur ni attrait, cependant l'enfant le ramassa comme on prend un trésor. Par quel instinct ? Pour quelle raison ? ? Tu as trouvé ce que tu avais perdu ? lui demanda l?homme qui passait là par hasard. ? Oui, répondit l'enfant sans hésiter. Et il partit en serrant sa main sur le petit dé. Dix pas plus loin, il fut obligé d'ouvrir la main sous la poussée du dé qui grossissait. Il le mit alors dans sa poche. Un peu plus loin encore, le dé craqua la poche tant il avait continué de grossir. L'enfant le porta dans ses deux mains. Quand le dé fut gros comme une citrouille, l'enfant le posa au sol. Ses vieilles faces se craquelèrent aux endroits des rayures, le dé s'ouvrit. Il en sortit un curieux animal aux poils d'argent, aux longues oreilles d'or et à deux queues aussi touffues que celle d'un écureuil. Emerveillé, l'enfant le regardait grandir, grandir jusqu'à ce qu'il devienne aussi grand que lui. ? Bonjour, dit l'animal. Tu m'as appelé, me voici, Sally le génie. Que dois-je faire pour toi ? Sur le coup, l'enfant ne put dire un mot. Il regarda Sally à s'en dévisser les yeux, puis un sourire commença d'illuminer son visage, jusqu'à l'éclat de rire, joyeux, franc. La seconde d'après, il sautait de joie. Autour de lui, le soleil inondait la rue. Alentour, l'ombre avait disparu. ? Je veux que tu retrouves ma mère ! dit l'enfant. ? Où est-elle partie ? ? Dans un endroit que je ne connais pas. Elle me donnait la main, ici, quand un jour d'orage, un éclair blanc est arrivé et l'a emportée dans un grand bruit de tonnerre. Cherche-la, Sally le génie, et ramène-la-moi ! ? Il sera fait selon ta volonté, mon maître. (à suivre...)