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Extraits.Roman de Ramy Belkacem Boualem
La Chaîne étoilée
Publié dans El Watan le 14 - 02 - 2008

Sab se précipita dans le couloir pour en avoir le cœur net. Elle ferma les yeux, ne se laissant guider que par son ouïe. Quand elle les rouvrit, elle constata avec étonnement que la musique venait de la bibliothèque, cette salle isolée où les enfants n'avaient pas le droit d'entrer.
Sab, son frère et ses sœurs n'avaient jamais su pourquoi leurs parents leur interdisaient l'accès â la bibliothèque Avec un petit sentiment d'hésitation, Sab finit par ouvrir la porte et accéda enfin â la salle interdite. Le plus étonnant encore était qu'il n'y avait aucun piano â l'horizon ! En revanche, il y avait une douce lumière, aussi douce que la musique. C'était peut-être elle qui émettait cette mélodie, car cette lumière scintillait au rythme lent et doux des notes musicales. Sab s'approcha de la lumière pour voir plus nettement l'objet brillant. Elle se rendit compte que cet objet brillant et musical était un livre. Elle s'approcha du livre qui, tout â coup, se mit à flotter dans les airs. Bien que ce phénomène soit étrange, elle n'eut pas peur. Elle saisit le livre et l'ouvrit. Le dessin d'une porte apparut. Celle-ci semblait pouvoir s'ouvrir. Tout près, il y avait une bulle de bande dessinée où était écrit « Ouvrez-moi » ! Sab ouvrit la porte en papier. Et c'est là que l'histoire va vraiment commencer.
Hé ! Sab réveille-toi. Sab ouvrit les yeux, elle était à plat ventre sur le sol, entourée de ses sœurs.
Hein ? Que se passe-t-il ?
Je ne sais pas, dit Sarah, nous venons juste de nous réveiller Amina, Selma et moi... mais tu en as mis du temps pour te réveiller ! Quand je pense que tu étais là avant nous !
Qu'est-ce que tu en sais ? répliqua Sab indignée, tu étais évanouie tout comme moi.
Parce que, tout simplement, répondît Amina, quand nous sommes rentrées tu n'étais pas là ! Sab sentit un désagréable pincement au cœur : ses sœurs venaient de faire, une fois de plus, preuve d'une grande intelligence, alors qu'elle venait de faire preuve d'une légèreté remarquable.
Bon ce n'est pas tout, mais on doit réveiller Salima, déclara Selma, c'est la seule qui ne l'est pas encore. Les quatre filles se précipitèrent vers leur petite sœur pour la réveiller, mais la blonde Salima eut beaucoup de mal à se lever.
N'aie pas peur frangine, tenta de la rassurer Sab, tout se passera bien, tu verras.
Ouais ! Bien sûr, ironisa Sarah, pas de panique, nous sommes perdues dans un désert bizarre... bizarre, où le sable est rose au lieu d'être jaune ou marron, le ciel vert au lieu d'être bleu et il n'y a rien autour de nous, si ce n'est un château situé à une trentaine de mètres de nous.
Ben dis donc, riposta Sab, moi qui voulais rassurer tout le inonde, tu m'aides bien, et... quoi ? Qu'est-ce que tu as dit ? Un château ? En effet, le château, qui se trouvait à quelques mètres d'elles, était surmonté de tours comparables à celles de l'empire japonais et entouré d'une grande barrière et d'une double porte en bois. (…)
Ne te mêle pas de ça petite sœur, dit Sab. Quant à toi Sarah, tu veux de l'ingéniosité ? Ben tu vas en avoir. Et cela grâce à mon savoir astronomique, scientifique et chimique.
Pourquoi ? demanda Salima, quel rapport avec cet endroit ?
Mais sœurette, répondit Sab, tout d'abord parce que l'air est composé de 78% d'azote, de 21% d'oxygène et de 1% d'argon et autres gaz que l'on appelle les gaz nobles. Or, ce sont ces gaz-là qui donnent sa couleur bleue au ciel. Comme l'air est respirable, il doit y avoir de l'oxygène et un autre gaz —dont j'ignore le nom — qui donne cette couleur verte au ciel.
Quand Sab commence à parler comme les scientifiques ça promet ! fit, sarcastiquement, Selma à voix basse à Amina pour que Sab ne l'entende pas.
Et le soleil, continua Sab, il est bleu au lieu d'être jaune et j'en conclus donc que c'est nous qui sommes dans un rêve, soit... Selma pinça Salima qui poussa un petit cri.
Non, ce n'est pas ça, dit Selma.
Alors j'en conclus..., continua Sab en marquant un silence comme pour faire durer le suspense, que vous allez être choquées en apprenant que nous sommes sur...une autre planète.
erpentaire ? interrogea Salima d'un air perplexe.
C'est le treizième signe du Zodiaque, expliqua Pixie, ce sont les Sagittaires nés entre le premier et le seize décembre.
J'en ai dêjà entendu parler, dit Sab. Normalement, il y a treize signes, mais cela n'arrangeait pas les affaires des astrologues qu'il y ait treize constellations, alors que chaque signe est censé durer un mois et qu'il y a douze mois dans l'année.
Oui, dit Pixie en rêvassant, et c'est peut-être pour cela que l'on dit que les Serpentaires sont maudits.
Pardon ? questionna Sab.
Euh... non ! Non ! Rien, euh... je n'ai rien dit, ne fais pas attention, bafouilla Pixie Sab se mit à rougir, car elle se sentait concernée étant liée sous le signe du Serpentaire. Elle eut un mauvais pressentiment
Bon, avec tout ça, nous devons rentrer à la maison, déclara Sarah.
D'abord une chose, dit Amina, tout à l'heure tu as dit que votre soleil s'appelait Hestia. Comment se fait-il que vous connaissiez les constellations (de notre planète ?
J'allais y venir, (lit Pixie, je vous ai dit que certains sorciers gardaient un contact avec la Terre. Or, il y a deux moyens d'aller de la Terre à Iléa : le premier, c'est le livre que vous avez déjà utilisé et le second, le moins simple, est la soucoupe volante. Mais tout le monde préfère le livre, car c'est le moyen le plus simple et le plus rapide. La soucoupe volante, contrairement au livre, peut avoir soit un problème mécanique soit transporter son passager sur Terre, mais dans le passé. D'ailleurs, il y a des personnes qui ont eu des pannes qu'elles ont pu réparer seules, parce qu'elles s'y connaissaient en mécanique ; pour d'autres en revanche, il a fallu envoyer un spécialiste en soucoupes non seulement pour réparer l'engin, mais aussi pour chercher l'égaré et le ramener sur lléa.
t alors, cria Sab, puisque tu es si intelligente, tu devrais savoir que Pallas est un androgyne. Comme moi !
C'est justement ça son problème, il devrait oublier cette image de douce fragilité et penser un peu plus au fait qu'il est un homme. Et peut-être qu'un jour, il lui faudra se battre. Maman avait raison en ce qui te concerne. Tu devrais te rappeler que tu es une femme et que tu dois t'occuper de ta garde-robe... En fait, vous avez le même problème Pallas et toi : tu es une androgyne et tu en as rencontré une autre, c'est pour cela que vous vous entendez si bien. Alors que vous feriez mieux de faire comme tout le monde..
Donc, pour toi, et pour le monde entier, les filles doivent faire de la danse classique et les garçons se bagarrer et jouer au football ! Ça veut dire que les femmes et les hommes doivent être séparés et condamnés â être en guerre simplement, parce qu' ils ont quelques différences physiques ? Je trouve cette idée complètement ridicule. La femme est l'égale de l'homme. Je sais que nous avons quand même quelques différences, mais de toute façon nous sommes tous différents. Que nous soyons hommes ou femmes, nous avons tous une partie féminine et une autre masculine en nous. Même si mon côté masculin est un peu plus développé que le féminin et alors ? Je ne vois pas ce qu'il y a de choquant. Si Dieu a voulu que nous soyons tous différents les uns des autres, ce n'est pas pour nous haïr et nous faire la guerre mais, au contraire, pour faire connaissance et nous aimer les uns les autres. Diane sortit de sa poche une carte géographique du monde et son sceptre. Elle commença à se concentrer. Même les plaintes de ses camarades ne parvenaient plus à la déranger. (…) Pendant ce temps-là, Amina aidait Diane à trouver une piste.
Tu ne sais pas exactement où peut se trouver cette boule de cristal ?
La boule de cristal, rectifia l'aînée, elle est unique au monde ! Non, je sais seulement qu'elle se trouve dans le désert algérien. Mais où exactement ? Je ne le sais pas. Amina regarda autour d'elle. Ce décor désertique lui rappelait son pays.
J'ai déjà vu cet endroit dans des livres, déclara-t-elle. Enfin, elle se rappela de ce lieu.
C'est le Hoggar !
Le Hoggar ! s'exclama Sarah. Mais c'est au sud-est de l'Algérie ! Voila qui explique cette température torride, conclut Pallas, il paraît qu'il y fait souvent 50° C. Amina grimpa sur l'un des rochers formés par le vent désertique. La vue était magnifique. Des montagnes de pierres se dressaient, fièrement, pour s'étendre jusqu'au Mali.
Diane, dit-elle, tu ne sais vraiment pas ou se trouve cette boule ? Juste qu'elle se trouve dans un tombeau, celui de la reine Tin-Hinan. Amina réfléchit quelques instants. Parmi ces rochers que le vent avait modelés, I'un d'eux avait une étrange constitution. On aurait dit qu'une force étrangère à celle du vent était intervenue dans sa formation. Puis fatiguée de réfléchir, elle se mit en face de ce rocher, prit son sceptre et le pointa devant elle avec une telle rapidité que le pouvoir du vent n'en fut que plus efficace. Sous les regards ébahis de ses amis, Amina venait de dégager une bonne partie de sable, laissant apparaître sous leurs pieds une trappe en fer portant un croissant de lune. — Bravo Amina ! s'écria Salima, tu as trouvé un passage. Oui, bravo Minette, dit Sab, peut-être même que tu as trouvé la boule de cristal. Mais, comment as-tu fait pour la reconnaître ? — J'ai entendu parler d'une légende targuie, répondit Amina. On disait que tout Targui qui passait par-là déposait une pierre en signe de dévotion pour la reine Tin-Hinan, l'ancêtre du peuple des Touareg. Tu dis alors que ce rocher est le résultat de cette tradition, comprit Pallas, mais pourquoi précisément ici ? — Parce que c'est un passage qui mène au tombeau de la reine Tin-Hinan, répondit Amina en pointant la trappe avec son sceptre.


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