Finalité n L'objectif du ministère des Ressources en eau est de garantir à court et à moyen termes une continuité du service d'alimentation en eau potable ou à défaut un rationnement équitable. «Nos réserves en eau potable devraient suffire pour au moins les trois ans à venir», a réitéré ce matin le directeur de l'alimentation en eau potable (AEP) . Dans son intervention sur les ondes de la chaîne III, Messaoud Terra a indiqué que la stratégie de la tutelle commence par «la sécurisation de l'approvisionnement en eau potable». L'objectif étant d'assurer aux grandes villes, à court terme, une alimentation h/24 en eau potable, «de grands projets d'interconnexion du système sont en cours», a-t-il dit. Ainsi, après Alger les villes de Constantine, d'Annaba et d'Oran «auront bientôt leur système d'interconnexion pour leur garantir une alimentation continue en eau potable». Il faut dire que la disponibilité de la ressource dans ces villes a beaucoup facilité la tâche de la direction de l'AEP. «Les infrastructures existantes couvrent entièrement les besoins de ces villes», affirme M.Terra. Le problème se pose en revanche à l'intérieur du pays. «Les réseaux existants ne peuvent assurer une continuité de service d'où le rationnement toujours en vigueur dans certaines régions», répond M.Terra à une question sur l'équité du rationnement de l' eau potable. Celui-ci dépend de la configuration des réseaux notamment pour les villes côtières, selon l'intervenant. «Le gestionnaire a besoin de sectoriser certains quartiers pour un ravitaillement discontinu mais régulier», a-t-il ajouté. Ainsi, pour une meilleure gestion du service public, le département de Sellal a engagé un programme ambitieux pour la réhabilitation des villes les plus touchées par ce rationnement. Il y aurait, selon l'AEP, plus de 43 villes concernées par ce programme de réhabilitation des réseaux d'alimentation en eau potable. «On a commencé par la mise à niveau et la modernisation des systèmes d'alimentation. Cette nouvelle stratégie a pour but de limiter les pertes de cette ressource», souligne M.Terra qui annonce que les études sont finalisées pour une vingtaine de villes et les appels d'offres sont en cours. Ce programme est estimé à 28 milliards de dinars rien que pour les 12 premières villes dont Jijel, Béjaïa, Tizi Ouzou. Tout en déplorant les lenteurs dont fait l'objet ce genre de projet, M. Terra certifie que «la totalité des chefs-lieux de wilayas sont au programme pour la modernisation de leurs réseaux». Et qu'à «moyen terme l'Algérie serait dotée d'un réseau conforme aux normes internationales». Ce responsable avance à ce propos quelques chiffres sur la consommation de l'eau potable en Algérie. Alors qu'elle était de 123 litres par jour et par habitant en 1999, elle est aujourd'hui de 160 litres par jour et par habitant. Nous apprenons également que l'Algérie consomme plus de six millions de mètres cubes par jour. «Une consommation très importante qui réclame une disponibilité régulière de l'eau», de l'avis de M. Terra. Celui-ci tient, enfin, à assurer que l'été passera sans encombre en matière d'alimentation en eau potable.