Appel n Le Premier ministre britannique David Cameron a appelé Israël à lever le blocus qu'il impose à la bande de Gaza et défend l'entrée de la Turquie à l'UE. «Soyons clairs : la situation à Gaza doit changer. On ne peut et on ne doit pas permettre que Gaza reste une prison à ciel ouvert», a déclaré Cameron hier mardi à Ankara, au cours d'un discours devant un parterre d'hommes d'affaires. S'exprimant un peu plus tard, après s'être entretenu avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, Cameron a défendu sa vision de la situation à Gaza, estimant que «même si des progrès ont été faits, nous sommes encore dans une situation où il est très difficile de rentrer et très difficile de sortir». «Cela fait longtemps que nous soutenons une levée du blocus de Gaza», a-t-il ajouté. «Nous partageons tous deux l'opinion que des pourparlers directs entre Israéliens et Palestiniens sont la bonne réponse», a-t-il affirmé. Cameron a également appelé la Turquie à se réconcilier avec Israël après le raid meurtrier de commandos israéliens, le 31 mai dernier, contre une flotille d'aide humanitaire pour Gaza, au cours duquel avaient péri neuf Turcs. «La Turquie a été une bonne amie d'Israël dans le passé. J'espère vraiment que la Turquie peut continuer d'être une amie d'Israël parce qu'en tant qu'amie d'Israël, elle va maximiser son influence sur ce qui doit se produire concernant ces pourparlers directs», a-t-il dit. Le raid sanglant d'Israël contre la flottille a provoqué une crise sans précédent dans les relations déjà tendues entre la Turquie et Israël, naguère alliés dans la région, après l'offensive de l'armée israélienne à Gaza fin 2008. «Les relations de la Turquie dans la région, aussi bien avec Israël qu'avec le monde arabe, sont d'une valeur incalculable», a commenté Cameron. Le Premier ministre britannique a d'autre part exprimé sa «colère» face aux entraves à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, accusant à mots couverts la France et l'Allemagne qui s'opposent à une pleine adhésion. «Quand je pense à ce qu'a fait la Turquie pour défendre l'Europe en tant qu'alliée de l'Otan et ce que la Turquie fait maintenant en Afghanistan aux côtés des alliés européens, cela me met en colère de constater que votre marche vers une adhésion à l'UE peut être découragée de la façon dont elle l'a été», a-t-il dit. La Turquie dispose de la plus importante armée de l'Otan, en effectifs, après les Etats-Unis et elle constitue un élément important de l'organisation atlantique, sur son flanc sud-est. «C'est une erreur de dire que la Turquie peut monter la garde devant le camp, mais sans être autorisée à entrer dans la tente. Aussi, je resterai votre avocat le plus déterminé pour une adhésion à l'UE et pour une plus grande influence à la table de la diplomatie européenne», a ajouté Cameron. Les négociations pour une adhésion turque à l'UE, entamées en 2005, avancent au ralenti, du fait notamment de l'opposition de la France et de l'Allemagne, qui redoutent l'entrée dans le club européen d'un pays de 73 millions d'habitants, presque tous musulmans.