Le Programme de développement des Nations unies (Pnud) a estimé hier, qu'environ trois-quart des dommages infligés par Israël à la Bande de Gaza, lors de son offensive militaire de décembre 2008 à janvier 2009, n'ont pas été réparés ou reconstruits. Le Pnud dénonce également le blocus israélien sur Gaza, estimant que l'Etat hébreu continue d'empêcher l'entrée des matériaux de construction sur le territoire contrôlé par le mouvement de résistance palestinienne Hamas, dans le cadre d'un blocus total sur la Bande de Gaza. Dans un rapport publié dimanche, le Pnud estime que les Gazaouis ont procédé à des réparations limitées, évaluées à 173 millions de dollars (137,6 millions d'euros), à partir de gravats ou de matériaux passés en contrebande par les tunnels transfrontaliers avec l'Egypte. Selon ce rapport, la communauté internationale a été mise à l'écart dans les efforts de reconstruction. L'ONU ne dispose pas d'une grande marge de manoeuvre dans la mesure où elle n'achète pas de produits de contrebande. Notons qu'afin de briser le blocus sur Gaza la Turquie a envoyé samedi un navire transportant des aides humanitaires estimées à 20 millions de dollars américains à Gaza. Le " Mavi Marmara " (Marmara Bleu) a quitté Istanbul pour Antalya après une cérémonie dans le district de Sarayburnu. Le Mavi Marmara rejoindra deux autres navires turcs à Antalya, avant de partir pour Gaza le 25 mai. Les navires devraient atteindre Gaza plus tard dans le mois. Ils rejoindront deux navires britanniques, un navire grec, un bateau algérien et un bateau koweïtien dans les eaux internationales. Les neuf navires devraient partir pour Gaza dans les 24 heures qui suivent leur rencontre. Les navires transportent des médicaments, des fournitures médicales, du ciment, du fer, des maisons préfabriquées et des jeux pour les enfants, soit 10000 tonnes d'aides humanitaires en tout. La campagne est soutenue par environ 50 pays et des milliers d'ONG et activistes, et est organisée par les organisations internationales comme " IHH Foundation for Human Rights and Freedoms and Humanitarian Relief" et "Free Gaza". Sur le plan politique , le président palestinien Mahmoud Abbas a confirmé samedi que l'Autorité palestinienne accepte le principe de l'échange de terre avec Israël. M. Abbas, qui reçevait les représentants de la campagne visant à boycotter les produits des colonies juives, a nié cependant qu'il y a accord sur l'échange de terre avec Israël. M. Abbas a révélé par ailleurs que les Palestiniens et Israéliens avaient tenu deux rounds de négociations indirectes sous les auspices de l'envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient George Mitchell, précisant que les discussions avaient porté sur les questions des frontières et de la sécurité. Pour sa part, le mouvement Hamas tente d'établir des "relations directes" avec l'administration. "Nous voulons des relations ouvertes et stables avec l'administration américaine sans aide de médiateurs", a déclaré Ahmed Youssef, vice-ministre des Affaires étrangères du gouvernement du Hamas, lors d'une conférence de presse à Gaza suite à une réunion entre les diplomates américains et le Premier ministre du Hamas, Ismaïl Haniyeh. La délégation américaine non officielle composée de sept membres est arrivée vendredi à Gaza vendredi pour observer la situation humanitaire dans la Bande de Gaza contrôlée par le Hamas. La délégation, présidée par David Newton, ancien ambassadeur américain en Irak, doit également rencontrer un certain nombre de dirigeants du Hamas pour évaluer les obstacles qui empêchent le mouvement islamique de se réconcilier avec le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas. M. Youssef a appelé le président américain Barack Obama à " prendre des mesures courageuses pour mettre fin au siège israélien imposé dans la Bande de Gaza depuis 2007".