Distinction n Il faut faire la différence entre la falsification et la non-conformité. Chez nous, on parle beaucoup plus de non-conformité. Le taux des médicaments non conformes était de 6% en 1995, il a chuté à 0,1% en 2009. C'est ce qu'a affirmé, hier, le directeur du Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques (Lncpp), le Pr Mohamed Benslimane Mansouri, lors d'une conférence de presse, sur la «qualité des produits pharmaceutiques : expérience algérienne», organisée au siège du ministère de la Santé. «La non-conformité des médicaments est liée surtout aux problèmes d'ordre technique et réglementaire, sans plus», a-t-il encore ajouté. Pour ce qui est de la contrefaçon, le problème ne se pose pas en Algérie. Ce phénomène est loin de constituer une menace chez nous comparativement à d'autres pays, comme la Mauritanie ou le Niger où les chiffres sont effrayants. Le même responsable précisera que les produits pharmaceutiques importés qui ne sont pas commercialisés doivent être détruits dans leurs pays d'origine, conformément à la réglementation en vigueur. Par ailleurs, il a annoncé que le Lncpp a été doté de nouveaux équipements de haute performance, notamment au niveau des services de bioéquivalence, immunochimie afin de lutter contre la contrefaçon, la falsification et la malfaçon des médicaments. Trois machines de contrôle estimées à 12 milliards de centimes arriveront d'ailleurs dans quelques jours en Algérie, sachant que beaucoup de pays africains demandent à faire l'expertise dans notre pays pour assurer une évaluation sûre des produits pharmaceutiques. Evoquant le volet lié à l'évolution technique du Lncpp créé en 1995 et homologué par l'OMS, M. Benslimane a mentionné qu'entre 20 000 et 25 000 lots de médicaments sont contrôlés annuellement par ce laboratoire, qui comporte en tout près de 280 spécialistes en la matière. «L'Algérie est l'un des rares pays à contrôler lot par lot des produits pharmaceutiques enregistrés avant la commercialisation sur le marché national», a-t-il réitéré. Les outils de contrôle reposent sur trois critères essentiels qui sont la qualité, l'efficacité et la sécurité et ce, selon les normes nationales de pharmacopée européenne et internationale. Bien au-delà du territoire national, le Lncpp a vu s'étendre ses activités à travers plusieurs pays par l'établissement de contrats de coopération avec la France, l'Espagne, la Jordanie, Cuba et bien d'autres pays. Dans ce sens, il dira que depuis quelques années chaque pays qui exporte des médicaments vers l'Algérie doit signer une convention avec le Lncpp. «Chacun doit prendre ses responsabilités quant au respect des normes internationales.» L'application de cette mesure peut limiter les médicaments non conformes à la réglementation. Vers le développement de la production locale l Selon M. Benslimane, certains indicateurs observés sur le terrain ont montré une tendance à la hausse en matière de production pharmaceutique en Algérie. Autrement dit, la facture des importations des médicaments diminue d'année en année au profit des fabricants locaux. «La tendance s'inverse et il serait possible dans un avenir proche de voir l'enregistrement atteindre 60% à 70% de médicaments de fabrication algérienne.» Evoquant les médicaments génériques, il rassure que ce type de produits contient le même dosage que les médicaments de référence. «Les gens doutent de la qualité de ce produit alors qu'il est complètement en conformité avec le princeps.» Par ailleurs, le même intervenant a affirmé que le développement de la biotechnologie dans le contrôle du médicament représente l'une des priorités du Lncpp pour l'année 2011.