Les fameuses charrettes tractées par un âne de la bande de Gaza ont désormais un concurrent sérieux : le tuk-tuk, triporteur venu des métropoles d'Asie du Sud-Est, alimenté par de l'essence bon marché, qui a récemment envahi le territoire palestinien. Les tuk-tuks, un tricycle constitué d'un avant de scooter soudé à une remorque deux-roues, est un moyen de transport particulièrement bien adapté aux conditions économiques de Gaza sous blocus israélien depuis quatre ans. Plusieurs habitants se sont débarrassés de leurs voitures et ont acquis des tuk-tuks haut de gamme à bas prix. Pour un litre d'essence, le tuk-tuk parcourt 25 kilomètres et peut traverser toute la bande côtière en un peu plus d'une heure. Le litre d'essence importé d'Egypte coûte 50 US cents (0,40 euros), soit moins d'un tiers du prix du litre importé d'Israël. Les tuk-tuks de Gaza sont le plus souvent fabriqués en Chine, acheminés en pièces détachées par les tunnels égyptiens et assemblés de nouveau dans la ville frontalière de Rafah. Et ces derniers mois, les concessionnaires automobiles de la rue Salaheddine, la principale artère de Gaza, se sont résignés à exposer des tuk-tuks dans leurs vitrines pour rester en activité… !