Décision n Le secrétaire américain à la Défense a assuré, hier, qu'un nombre important de soldats américains resterait en Afghanistan après le début du retrait des troupes prévu dès juillet 2011. «Je pense qu'il faut que nous réaffirmions le message qui consiste à dire que nous ne quittons pas l'Afghanistan en juillet 2011», a dit Robert Gates dans l'émission «This Week» sur la chaîne ABC. «Mon opinion est que, dans un premier temps, ces retraits de soldats vont être limités», a expliqué le chef du Pentagone. Sur le terrain, les troupes américaines ont fort à faire contre les insurgés. Juillet 2010 a été le mois le plus meurtrier pour les troupes américaines depuis le début du conflit fin 2001, avec 66 décès pour le seul mois de juillet. Malgré ces difficultés, Gates a jugé que la coalition internationale faisait des progrès dans sa lutte contre les talibans. Par ailleurs, il a estimé que les insurgés ne seront pas en mesure d'attendre le départ des troupes américaines pour livrer une offensive de grande envergure. A la question de savoir si les talibans pouvaient «jouer la montre» et attendre l'été 2011, Gates a expliqué que «nous en serions heureux, parce que nous serons là après juillet 2011 et nous serons là avec un grand nombre de soldats.» Les déclarations du secrétaire à la Défense font écho à celle du vice-président Joe Biden, selon lequel seuls 2 000 soldats américains seraient retirés d'Afghanistan dès juillet 2011. Un chiffre qui, pour la présidente de la Chambre des représentants, la démocrate, Nancy Pelosi, est bien trop bas. «J'espère que c'est plus que cela», a lancé hier Mme Pelosi sur ABC. Sur la même chaîne, Robert Gates a reconnu que les pertes de soldats allaient en augmentant, mais s'est voulu optimiste quant aux fins du conflit, assurant que des progrès avaient été accomplis en matière de sécurité, d'économie et de gouvernement local dans les provinces méridionales du Helmand et de Kandahar. «Cela va prendre du temps. Cela va être difficile. Nous allons avoir à déplorer des victimes. Mais je pense qu'il existe des signes tangibles que cette approche fonctionne. Cette stratégie fonctionne», a encore lancé Robert Gates. Lors d'une autre émission dominicale, sur CNN cette fois, il a également réfuté les informations contenues dans les documents publiés cette semaine par le site WikiLeaks selon lesquelles les talibans utilisent des missiles sol-air Stinger de fabrication américaine. «Je ne le pense pas», a-t-il dit en réponse à une question dans ce sens. Selon les documents diffusés par WikiLeaks, les talibans feraient usage de ces missiles. Depuis le début du conflit, aucun avion militaire américain n'aurait toutefois été abattu par un Stinger. Lors du «Jihad» (guerre sainte) contre l'occupation soviétique en Afghanistan (1979-89), les Etats-Unis avaient fourni, à partir de 1985, plusieurs centaines de missiles Stinger aux moudjahidine afghans, renversant de manière significative l'équilibre militaire en Afghanistan.