l L'été, synonyme de soleil, plages et farniente, ne se résume malheureusement pas à cette image idyllique. Chaque année en effet, il charrie son lot de morts, de feux et parfois même d'inondations mortelles. Dame Nature se montre parfois impitoyable mais il faut dire que l'imprudence et l'inconscience des hommes y sont aussi pour quelque chose. L'été 2010 n'échappe pas à ce qui est devenu une règle ces dernières années. Le dernier bilan de la Protection civile, communiqué hier, fait état de 146 morts au niveau national et de plus de 4 000 hectares de forêts ravagés par les incendies, depuis le début de cette saison estivale le 1er juin. Ainsi, 77 personnes ont péri noyées en mer et 69 autres dans des barrages et des oueds. Selon le lieutenant Nassim Bernaoui, de la cellule de communication au niveau de la direction générale de la Protection civile, les noyades ont été enregistrées dans 352 plages au niveau national dont 49 cas survenus dans des plages interdites à la baignade. Le plus grand nombre de noyades a été enregistré dans les wilayas d'Oran et de Skikda (13 noyades pour chacune d'elles) suivies en troisième position par la wilaya de Mostaganem. L'inconscience et l'esprit aventurier des citoyens ont joué un rôle essentiel dans ces pertes humaines. Des estivants n'hésitent pas, en effet, à aller se baigner dans des espaces destinés normalement à l'irrigation, et ce, en dépit des larges campagnes de sensibilisation menées à l'approche de la saison estivale contre le danger réel que représente la baignade dans ces retenues d'eau. Ce sont généralement les habitants des régions de l'intérieur du pays qui prennent des risques au péril de leur vie en raison essentiellement de l'éloignement de leurs lieux d'habitation de la mer. Toutefois, même ceux habitant près des plages n'échappent pas à la noyade. Le week-end dernier, cinq personnes ont péri noyées au niveau d'une zone rocheuse non surveillée à Sidi-Ghilès (Tipaza) et dans un oued de la commune de Nador où les jeunes sont nombreux à se rendre chaque année défiant les dangers et faisant fi des consignes de sécurité. Avant-hier samedi, deux personnes, un jeune de 22 ans et un adolescent de 13 ans, ont disparu en mer, emportés par les flots d'une eau qui ne se prêtait nullement à la baignade. Mercredi dernier, deux autres noyés ont également disparu dans les mêmes conditions, s'étant hasardés à se baigner à un moment où la mer était fortement agitée. Le non-respect des consignes de sécurité est, alors, la principale cause des noyades mortelles. Pas moins de 60 millions d'estivants ont fréquenté les plages algériennes, depuis le début de l'été, nécessitant 34 883 interventions des agents de la Protection civile qui ont réussi à en sauver 19 148 et à porter secours à plus de 13 000 autres. En outre, plus de 4 000 ha de forêts ont été détruits dans 2 097 incendies enregistrés durant la même période. «205 feux de broussailles ont détruit 2 600 ha, alors que 9 600 autres ont été sauvés. 811 feux de récoltes ont également causé la perte de 2 100 ha de blé, de 1 300 ha d'orge, de 62 464 arbres fruitiers et de 3 488 palmiers», a encore tenu à préciser le responsable de la communication à la Protection civile.