Obstination n De nombreux diabétiques s'entêtent à jeûner, s'exposant à un déséquilibre de leur diabète. Une sensibilisation vis-à-vis des risques avant ce mois sacré ainsi qu'un contrôle médical rigoureux peuvent limiter les dégâts. Le temps de jeûne sera cette année en moyenne de 16 heures par jour. «Ce sera un ramadan comme les précédents. Nous espérons avoir la force et la baraka d'Allah pour nous en acquitter dans les meilleures conditions, Incha'Allah», diront les bons musulmans. Certains d'entre ces derniers souffrent cependant de maladies chroniques, tel le diabète, une affection incurable causée par une carence ou un défaut d'utilisation de l'insuline entraînant un excès de sucre dans le sang. Cette catégorie de musulmans, ainsi que ceux dont le jeûne durant le mois de ramadan peut aggraver l'état de santé, sont autorisés, par la jurisprudence islamique, à ne pas jeûner, et le corps médical ne le recommande pas, au vu des multiples complications susceptibles de survenir. En dépit de cela, nombre d'entre eux s'entêtent à jeûner, ignorant les risques sur leur santé. Le président de Fédération nationale des associations des diabétiques, M. Boucetta a récemment indiqué lors d'une conférence-débat au forum d'El Moudjahid, ayant pour thème «Diabète et ramadan», initiée par le laboratoire Novonordisk Algérie dans le cadre d'une campagne de sensibilisation et d'éducation, que des dizaines de diabétiques décèdent durant le mois de jeûne ou finissent par souffrir de complications graves. En effet, le changement du rythme de prise des repas journaliers en inadéquation avec les horaires de prise du traitement rend le jeûne totalement incompatible avec un suivi médical rigoureux de la personne qui souffre de cette maladie. M. Boucetta a ajouté que la prise en charge des complications qui en résultent, crée un déficit colossal au secteur de la Santé publique. «On sait par avance que les insulinodépendants ne doivent pas jeûner. Nous sommes en train d'activer pour une sensibilisation massive de cette catégorie de malades qui doit éviter de souffrir de complications graves suite au jeûne. Pourtant, le Saint Coran dispense les personnes atteintes de maladies de l'obligation de jeûner. Pourquoi ne respectent-elles pas cela ?» L'intervenant a également recommandé d'éviter le recours aux herbes médicinales à même de l'aider à jeûner, suivant les conseils de charlatans, ainsi que les produits light sans avis médical préalable. «Les médecins se désolent de voir certains de leurs patients totalement équilibrés toute l'année rechuter durant le mois de ramadan. Nous insistons sur la sensibilisation sanitaire basée sur 4 axes, à savoir le traitement, le suivi d'un régime strict, les exercices physiques et l'autosurveillance.» Pour le jour de l'Aïd El-fitr, le discours médical ne change pas et les diabétologues recommandent de ne pas faire d'écarts alimentaires qui pourraient leur coûter cher. Lors de cette fête, le diabétique doit redoubler de vigilance, car il peut être tenté de consommer de nombreuses fois des gâteaux dans la journée, ce qui est catégoriquement proscrit.