A chaque mois de Ramadhan, des scènes récurrentes reviennent. Les services des urgences des différents hôpitaux sont débordés face au nombre de personnes qui s'adonnent à des excès de nourriture au moment de la rupture du jeûne, sans parler des personnes atteintes de maladies chroniques. Les diabétiques et les hypertendus forment le plus grand nombre des malades exposés à des complications suite au jeûne et au non-respect des instructions du médecin. Le mois de Ramadhan ne doit en aucun être une excuse pour tous les excès mais bien au contraire une période idéale pour adopter une alimentation saine et équilibrée et concilier jeûne et santé. La période de jeûne peut être en effet avantageuse pour notre corps, qui se débarrasse ainsi des toxines et de toutes ses impuretés, comme l'ont souligné à plusieurs reprises les spécialistes. Toutefois, les malades chroniques et particulièrement les diabétiques qui ont l'aval médical de jeûner doivent prendre un certain nombre de précautions. Il faut dire aussi que, cette année, l'absence de campagnes d'information et de sensibilisation en direction des personnes atteints de maladies chroniques est constatée. Ces campagnes sont censées démarrer quelques jours avant le début du mois sacré afin de mieux informer les malades. Ce genre de campagne s'avère précieux car il s'agira de livrer aux malades des conseils pratiques et de permettre aux praticiens d'adapter les traitements des patients ayant choisi de jeûner. Mais sur le terrain le manque d'information est criant. Où sont donc passées les associations de malades chroniques ? Les maisons des diabétiques ont, elles aussi, un rôle d'information majeur à jouer. Mais, sur le terrain, elles sont absentes. De l'avis médical, il existe deux types de populations diabétiques : les malades qui peuvent jeûner et ceux pour qui le jeûne est contre-indiqué. Ainsi, les personnes souffrant du diabète type 1 avec et sans insuline, du diabète type 2 compliqué et les femmes diabétiques enceintes, quel que soit leur traitement, ne peuvent pas jeûner, selon les spécialistes. Les malades diabétiques de type 2 simple et qui ont la glycémie équilibrée et stable sont autorisés à respecter le jeûne, en prenant des précautions. Les diabétiques qui décident de jeûner doivent impérativement respecter l'avis du spécialiste. Ils sont tenus au préalable de consulter leur médecin. Car il s'agit d'une pathologie difficile à équilibrer au quotidien. Pendant le mois de Ramadhan, les risques majeurs encourus par les diabétiques sont ssentiellement l'hypoglycémie, l'hyperglycémie, l'acidocétose diabétique, la déshydratation, l'évanouissement et la thrombose. Les diabétiques sont appelés à se préparer pour le mois de Ramadhan en optimisant le contrôle de leur glycémie et en se rapprochant de leur médecin. Les malades doivent respecter rigoureusement les règles : suivre le traitement, une nourriture équilibrée, pas de sucre, pas de gras. Le diabétique doit minutieusement doser son apport en glucides. Or, souvent, les malades ne sont pas disciplinés. Certains abandonnent carrément leur traitement durant ce mois de carême, mettant leurs jours en danger, car «les risques d'hypoglycémie durant la journée et d'hyperglycémie durant la nuit deviennent importants», préviennent les médecins. C'est pourquoi les diabétiques qui respectent le jeûne doivent faire attention durant ces 30 jours. Ainsi sont-ils tenus de bien surveiller leur glycémie tout au long de la journée, d'éviter les pâtisseries et les sucreries, de boire en évitant scrupuleusement les boissons sucrées et de suivre à la lettre les prescriptions du médecin. En outre, pour éviter toute complication durant le jeûne, la consommation d'eau doit impérativement passer d'un litre et demi par jour en temps habituel, à deux litres et demi, voire trois litres. L'eau joue un rôle primordial. Il faut également bannir les limonades gazeuses et autres jus de fruits. En effet, seule l'eau aidera le corps à se débarrasser de toutes sortes de déchets et d'impuretés. Il est tout aussi important de manger en petites quantités et de répartir les repas pour éviter les troubles digestifs comme les ballonnements et les douleurs gastriques. Les spécialistes recommandent de s'abstenir de manger trop vite et d'un seul coup au moment du f'tour. A. B.