Suffrage n Le Président rwandais sortant entame un nouveau mandat au terme de l'élection présidentielle de lundi et qu'il a remportée avec plus de 93% des suffrages exprimés. Candidat du Front patriotique rwandais (RPF), «M. Kagame a recueilli 93% des voix», a précisé le président de la Commission électorale nationale, Chrysologue Karangwa. Arrivé en deuxième position, Jean Damascen Ntawukuriryayo, candidat du Parti social-démocrate, a quant à lui obtenu 3,2% des voix, suivi de Prosper Higiro du Parti libéral avec 1,1% des voix exprimées, selon la même source. Paul Kagame, 52 ans, préside ce pays d'Afrique centrale depuis qu'il a mis un terme au génocide des Tutsi en juillet 1994. Il a été ainsi réélu pour un nouveau septennat. Le scrutin, qui a eu lieu en présence d'environ 1400 observateurs internationaux, s'est déroulé «sans incident notable» avec une «impressionnante» mobilisation des 5,2 millions d'électeurs, s'est félicitée auparavant la commission électorale. Les premiers résultats partiels, annoncés hier vers 4 heures par le président de la commission électorale, Chrysologue Karangwa, donnaient 92,9% des votes au chef de l'Etat et ont été salués dans le stade Amahorp de Kigali, où s'étaient amassés des dizaines de milliers de partisans du président et du Front patriotique (FPR, au pouvoir). Ils ont célébré l'événement au son des chants du parti et des tubes diffusés par les DJ. Nourriture et boissons ont été distribués gratuitement pour l'occasion. Présent au stade, dans sa loge décorée de lampions, le président Kagame a fêté sa victoire en dansant avec sa famille, avant de s'adresser à ses partisans : «Je veux vous remercier d'avoir fait le bon choix et d'avoir attendu jusqu'à maintenant», a-t-il lancé à la foule. Les Rwandais, fidèles à leur réputation de discipline et d'efficacité, se sont rendus dès l'aube dans les bureaux de vote, patientant calmement dans l'ordre pour mettre leur bulletin dans l'urne. «Aucun des challengers de Kagame ne constituaient une menace et les véritables opposants ont été empêchés de se présenter.» Une absence d'opposition que les observateurs ont regretté. Les observateurs électoraux du Commonwealth (que le Rwanda a rejoint en 2009), qui ont assisté à l'élection présidentielle de lundi, ont regretté «un manque de voix critiques» lors de ce scrutin dont les premiers résultats annoncent une victoire écrasante du président sortant Kagame. «Alors que la campagne a été assez active, quoique dominée par le plus important parti, le fait que les quatre candidats étaient tous issus du gouvernement de coalition signifie qu'il y avait un manque de voix critiques d'opposition», selon un communiqué transmis hier (mardi) à la presse.